Monsieur le secrétaire d’État, je voudrais vous livrer mes sentiments mitigés sur le Brexit. Quelle curieuse négociation, si l’on peut réellement parler de négociation ! Après tout, nous ne demandons rien et n’avons rien à donner aux Britanniques ! Ce sont eux qui demandent quelque chose !
Pourtant, nous abordons cette négociation avec un bras dans le dos, puisque nous déclarons que le plus important est que le Royaume-Uni reste dans l’Union européenne. Autrement dit, nous disons clairement aux Britanniques que nous accepterons les quatre ou cinq conditions qu’ils ont posées.
On peut donc avoir le sentiment que tout est joué d’avance et qu’il y aura un accord dans quelques jours. Bien sûr, je comprends l’argument selon lequel la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne serait un mauvais message, mais enfin, il n’y a pas de négociation ! En tous les cas, je n’en ai pas l’impression.
Que ferons-nous dans la soirée du 23 juin prochain, si c’est bien la date du référendum ? Allons-nous allumer des lampions, tirer des feux d’artifice et nous en féliciter ? Où serons-nous dans l’accablement ? En ce qui me concerne, ce serait plutôt la deuxième solution.
Monsieur le secrétaire d’État, ma question est donc la suivante : en regardant davantage vers l’avenir, ne pourrions-nous pas imaginer que la France, qui est l’un des États fondateurs de l’Union européenne, prenne l’initiative de refonder en quelque sorte une union plus restreinte avec les seuls États qui veulent aller de l’avant ? Au fond, nous aurions ainsi le système des deux cercles concentriques que le Président de la République François Mitterrand avait esquissé en son temps !