D’abord, nous devons être très attentifs à ne pas voir remis en cause, dans le cadre de la négociation en cours, des principes qui n’ont pas à l’être.
Vous avez eu raison de le souligner, monsieur le sénateur, nous n’avons demandé ni la tenue de ce référendum ni celle de cette négociation.
Nous faisons preuve de compréhension et nous voulons bien aider, mais nous n’entendons pas ébranler les fondements de la maison Europe, ce qui signifie : aucun droit de veto sur l’évolution de la zone euro, pas de remise en question de principes comme la liberté de circulation et rien qui n’empêche des avancées futures.
Je ne veux pas me projeter à l’excès dans l’avenir – il faut d’abord réussir cette négociation, puis attendre que le référendum britannique se tienne –, mais, comme vous l’avez également mentionné, cette discussion aura confirmé l’existence d’une Europe différenciée. Les uns auront reçu confirmation du fait qu’ils disposent de dérogations ou de clauses d’exemption leur permettant de ne pas participer à toutes les politiques communes ; les autres, ceux qui jugent le projet européen absolument décisif, doivent se préparer à – je ne sais pas s’il faut employer le terme « refonder » – engager une démarche d’approfondissement de la construction européenne. L’actualité, les crises auxquelles nous sommes confrontés, les exigences du moment l’imposent. S’ajoute à cela la nécessité de mieux faire fonctionner l’économie européenne dans un moment où l’économie internationale reste très fragile et instable.
Je pense donc que les pays qui ont été à l’origine du projet européen et ceux qui, même s’ils ne figuraient pas parmi les fondateurs, ont depuis rejoint l’euro et se sentent les plus attachés à ce projet européen devront, eux aussi, être en mesure de prendre une initiative. Celle-ci, bien évidemment, devra aller, non dans le sens d’un relâchement des coopérations, mais bien dans le sens d’un approfondissement de l’Union européenne.