Nous ne sommes pas bloqués sur ce point.
Monsieur Néri, certaines interventions arrivent à leur terme : l'opération Sangaris par exemple, mobilisera au plus 300 hommes à la fin de l'année. Je ne vois pas de théâtre d'opération nouveau s'ouvrir dans les mois à venir. Si nous intervenons en Libye, ce ne sera pas au sol mais en soutien au futur gouvernement libyen. La mobilisation de 10 000 militaires pour l'opération Sentinelle s'est traduite par l'augmentation de la force opérationnelle terrestre de 11 000 hommes et le renoncement à la déflation des effectifs pour 2018-2019. Le chef d'état-major des armées a dit que nos armées étaient au taquet : c'est vrai, mais l'allégement de Sangaris et les recrutements apporteront plus de flexibilité.
Monsieur Pozzo di Borgo, Sophia est pour moi le sujet principal. La phase 2A dans laquelle nous sommes risque de finir par ressembler à l'opération italienne Mare Nostrum. Il faut passer à la phase 2B puis à la phase 3, ce qui suppose qu'elle soit sollicitée par les autorités libyennes légalement reconnues...
Madame Durrieu, les États-Unis et la Russie discutent en effet de la Syrie. J'irai à Munich le 12 février. Ashton Carter a annoncé la multiplication par deux des budgets alloués par le Pentagone à la lutte contre Daech. Leur engagement est sans faille. La relation que nous avons avec les États-Unis, en tout cas, est très positive. Ils ont compris l'importance pour nous de la Syrie. Il leur faut penser à la Libye, car la situation est très préoccupante.
Monsieur del Picchia, il faudra sans doute modifier les chiffres figurant dans la loi d'actualisation de la LPM, au moyen d'un projet de loi portant diverses dispositions d'ordre militaire plutôt que par amendement.
Madame Khiari, Daech attire par son idéologie, et par la rémunération offerte aux combattants étrangers, même si celle-ci a sensiblement baissé. Je doute que cela suffise néanmoins à juguler le flux. La contre-propagande est essentielle, et il a été décidé lors de notre réunion à Paris d'accentuer la communication sur nos actions militaires ; la semaine prochaine à Bruxelles, la Grande-Bretagne se verra confier la coordination de ces initiatives, avec notre soutien pour la partie francophone. Il n'est pas normal que les messages de Daech soient cinq fois plus nombreux sur les réseaux sociaux que ceux de ses adversaires.