Emmanuel Macron, que vous avez cité sans le nommer, a eu raison d’insister sur le fait que nous n’avons pas encore tout essayé. Quand on fait face à un tel niveau de chômage, il faut agir sur tous les leviers.
Le chômage touche 3, 5 millions de travailleurs, soit 10 % de la population active. Dans notre pays, il présente des caractéristiques très particulières et inquiétantes : son taux est deux fois plus élevé chez les jeunes – il atteint 24 % ; il n’est jamais descendu en dessous de 8 % depuis trente ans, même en période de forte croissance ; sa durée moyenne ne cesse de s’allonger, pour s’établir aujourd’hui à 540 jours.
Devant ce constat, plutôt que de s’invectiver et de se renvoyer les responsabilités, il faut agir sur tous les paramètres.
Il convient d’abord d’améliorer la compétitivité. Tel est le sens du CICE et du pacte de responsabilité et de solidarité, qui faisaient suite aux préconisations du rapport Gallois. Le différentiel avec l’Allemagne, en particulier depuis une quinzaine d’années, s’explique avant tout par un écart de compétitivité.
Il convient ensuite de conforter la formation et l’apprentissage. Hier, la ministre du travail a rencontré les présidents de région, qui auront davantage de responsabilités dans ce domaine. Il importe de mobiliser l’ensemble des acteurs afin d’accroître l’offre de formation, en particulier à destination des jeunes et des chômeurs de longue durée.
Enfin, il convient d’agir sur le marché du travail, pour prendre en compte les changements économiques que nous connaissons et donner plus de liberté, de souplesse, d’agilité aux entreprises, notamment petites et moyennes. J’observe d’ailleurs que celles-ci, où travaille l’immense majorité de nos concitoyens et qui sont le plus susceptibles de créer des emplois, n’ont pas nécessairement d’actionnaires, madame David ! Nous devons entendre les attentes des chefs d’entreprise.
Parallèlement, il nous faut aussi assurer aux salariés de nouvelles protections et de nouveaux droits à la formation tout au long de la vie. Les mesures figurant dans le projet de loi méritent d’être approfondies, à la suite des discussions qui ont eu lieu entre les partenaires sociaux sur le compte personnel d’activité.
Vous parlez de reculade, monsieur le sénateur, alors que je n’ai fait que me donner quelques jours de plus avant la présentation du texte en conseil des ministres, en particulier pour approfondir les échanges avec les partenaires sociaux !