Les avis que nous venons de recueillir sont très intéressants et reflètent la diversité des acteurs de l'enseignement de l'allemand. La situation me paraît en effet catastrophique : la réforme annoncée induit un saupoudrage des moyens conduisant à une diminution des horaires d'enseignement et, par conséquent, du niveau de nos élèves. Les résultats me paraissent inverses des annonces faites par la ministre, ce que je n'ai d'ailleurs pas manqué de lui signaler. Comme elle ne souhaite pas d'élitisme, on va niveler par le bas ! Proposer deux langues à tous les élèves de cinquième ne relevait certainement pas d'une nécessité, tant certains doivent consolider avant tout leur maîtrise du français. Cette hausse quantitative n'est nullement un gage de réussite scolaire. La mise en place de classes bilangues dans certains établissements avait suscité une grande motivation, notamment en zone d'éducation prioritaire, où ces classes accueillaient des élèves de milieux différents. Malheureusement, leur suppression conduira les parents de ces élèves à les inscrire dans l'enseignement privé.
L'appétence pour les autres pays, et en particulier l'Allemagne, fait partie de notre histoire, et nous ne serons plus en mesure de la maintenir. Or, nous avons un devoir de mémoire et nous n'aurons plus les moyens d'organiser les échanges qui nous permettaient de l'honorer. En outre, les jumelages de nos villes étaient fondés sur les échanges scolaires. C'est bel et bien la fin d'un cycle et c'est vraiment attristant.