Il ne faut pas perdre de vue que l'enseignement des langues aux élèves dans les classes primaires et de collège n'a pas de fonctionnalité autre que méthodologique et pédagogique. Préparer les élèves au monde du travail est la tâche des lycées et de l'enseignement professionnel, puis de l'enseignement supérieur. Il importe que l'enfant, dès son plus jeune âge, puisse être familiarisé avec d'autres langues que la sienne et les apprendre avec des outils pédagogiques adaptés. Nous sommes nombreux à regretter la manière dont nous avons dû apprendre les langues étrangères : heureusement les méthodes d'enseignement ont évolué.
Cependant, je comprends assez mal les réticences suscitées par la réforme du collège. Il fallait éviter un enseignement à deux vitesses dans l'école publique et les classes bilangues ou européennes créaient des différences entre les élèves. Le choix de la langue permettait également d'échapper à la sectorisation scolaire et n'était pas toujours opéré pour de bonnes raisons. L'allemand sera toujours enseigné aux élèves et je vous rappelle que l'apprentissage de deux langues vivantes à partir de la classe de cinquième constitue l'innovation de la rentrée 2016.
Je rappellerai que les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) peuvent s'inscrire dans un enseignement en langue étrangère et que les engagements internationaux de la France vis-à-vis de l'Allemagne ont été totalement respectés, comme l'a rappelé notre collègue Claudine Lepage. Pourquoi l'allemand est-il moins apprécié aujourd'hui ? Sans doute apparaît-il comme moins véhiculaire que l'anglais ou l'espagnol. Mais il importe de souligner que l'apprentissage des langues étrangères est avant tout une méthode de conformation de l'esprit et qu'il est important que dans nos écoles on puisse toujours apprendre à la fois l'anglais et l'allemand. Les chiffres qui ont été donnés démontrent qu'on pourra continuer à le faire.