Madame la ministre, depuis le 29 février dernier, la fermeture du collège public Montaigne de Vannes est actée par un arrêté préfectoral. Comment se réjouir de la disparition d’un établissement scolaire public labellisé réseau d’éducation prioritaire, ou REP, et situé en plein cœur d’un quartier populaire ?
Certes, ce collège a perdu de ses effectifs. À l’heure actuelle, il accueille moins de 200 élèves alors qu’il compte en tout 750 places. Mais cette situation résulte de plusieurs facteurs qui ont amoindri son attractivité, internes d’abord à l’éducation nationale – il a pâti d’une grande concurrence des établissements privés voisins proposant des options valorisantes –, indépendants de sa volonté ensuite, dans le cadre de l’aménagement territorial du secteur de Kercado.
La fermeture du collège ne fera qu’aggraver encore la relégation de ce quartier populaire. Pourtant, la ville de Vannes a signé un projet de réussite scolaire dont découlent certaines subventions. Ce n’est pas en coupant les enfants de leur établissement que l’on va les aider à s’épanouir.
L’équipe éducative, les parents d’élèves et de nombreux élus du secteur se sont mobilisés pour dénoncer la disparition de ce service public dans ce quartier, qui laisse de nombreuses questions en suspens. Où iront les élèves à la prochaine rentrée ? Par quels moyens de transport ? Quels seront les temps de trajet pour les externes lors de la pause du déjeuner ? Voilà autant de demandes restées sans réponse, puisque les parents d’élèves n’ont pas réussi à obtenir les informations qu’ils demandaient.
Cette fermeture fragilise tout le réseau éducatif local. Le regroupement de deux écoles primaires est déjà annoncé. Il me semble très étonnant que les services du ministère de l’éducation nationale laissent au seul enseignement privé présent dans ce quartier le monopole de l’accueil et de la scolarisation de toute cette jeunesse.
Pour tous, cette fermeture porte un coup fatal à la liberté de choix d’un enseignement public pour tout le sud de la ville de Vannes, qui compte aujourd’hui seulement trois collèges publics, alors que sa population dépasse les 50 000 habitants.
Nous avons besoin d’établissements scolaires publics offrant à tous un enseignement de qualité et les meilleures chances de réussite. Des possibilités de développement du collège Montaigne existent, mais elles semblent avoir été complètement ignorées. De même, rien n’a été fait au cours des dernières années pour enrayer la chute des effectifs. Cette situation est incompréhensible !
Le Gouvernement ne peut pas se satisfaire de cette situation : cela reviendrait à abandonner les quartiers en difficulté. Je lui demande donc de tout mettre en œuvre pour empêcher la fermeture inadmissible de cet établissement de proximité, si ce n’est pas déjà trop tard.