Madame la ministre, le collège Montaigne, dont vous confirmez aujourd’hui la fermeture, n’est pas un simple établissement.
Il représente une population scolaire aux origines sociales et culturelles diverses, des élèves au profil particulier, relevant notamment des sections d’enseignement général et professionnel adapté, les SEGPA, et des unités localisées pour l’inclusion scolaire, les ULIS.
Il représente de surcroît un savoir-faire pédagogique accumulé depuis de nombreuses années, avec la mise en place de passerelles entre les ULIS, les SEGPA et les classes ordinaires. Il s’est ainsi révélé précurseur de la circulaire du 28 octobre 2015, préconisant les inclusions pour les élèves de SEGPA.
Le passage en REP, assuré à la rentrée 2015, renforce la liaison entre le collège Montaigne et les écoles de son secteur. Il permet ainsi l’élaboration de projets communs éducatifs et culturels.
Ce collège garantit en outre la continuité du service public d’éducation de la maternelle à l’enseignement supérieur.
Voilà ce qui se cache derrière la rigueur budgétaire : la perte d’un service public de proximité et de qualité !
Sans doute les acteurs locaux auraient-ils dû s’engager davantage en faveur de la mixité sociale de ce quartier. À l’évidence, leur action n’a pas été à la hauteur.
Quoi qu’il en soit, pour nos enfants, une telle mesure se traduit par un amoindrissement du vivre ensemble dans le respect de la différence de chacun. C’est une injustice sociale, familiale et même républicaine.
M. le préfet du Morbihan m’a invité à prendre part à une réunion dès lundi prochain, au sujet non pas du collège Montaigne, mais de la création d’une maison de services au public, une MSAP, permettant de pallier les carences du service public. J’espère pouvoir m’y rendre !