Monsieur le sénateur Pierre Laurent, j’ai entendu vos propos : je les respecte. J’ai également perçu votre passion et votre émotion.
Nous faisons face à une menace et à des attaques sans précédent. En 2015, plus de 140 de nos compatriotes ont été tués dans différents attentats. Quatre ont encore perdu leur vie en Côte d’Ivoire.
Je sais que, sur toutes les travées du Sénat comme sur tous les bancs de l’Assemblée nationale, comme, de manière générale, l’immense majorité des Français, vous, les élus, êtes rassemblés pour faire face à cette menace. Et le rôle du Gouvernement, sous l’autorité de Président de la République, est, bien sûr, de tout faire pour assurer la protection de nos concitoyens – je vais y revenir.
Le Président de la République a considéré, au lendemain des attentats du 13 novembre, qu’il fallait créer les conditions de cette unité. C’était le sens d’ailleurs de son adresse, devant le Congrès réuni le 16 novembre à Versailles, aux représentants de la Nation et, à travers eux, à tous nos compatriotes.
J’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, après le 13 novembre, dans les quarante-huit heures qui ont suivi, nous ne savions pas comment les choses allaient se passer dans notre pays. Personne ne le savait. C’était la deuxième attaque que nous subissions, et elle était bien plus violente que celle que nous avions subie en janvier. Il y avait un choc, un choc terrible. Nous étions à quelques semaines des élections régionales. Nous sentions bien que la réaction ne pouvait pas être la même que celle que nous avions eue, collectivement, au mois de janvier, après les attentats contre Charlie Hebdo, contre cette policière municipale de Montrouge ou contre l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes.
Je pense que le Président de la République, par son intervention, par ses propositions – même si, bien sûr, chacun n’adhérait pas forcément à telle ou telle –, a créé ce 16 novembre les conditions de l’unité nationale. D’ailleurs, les parlementaires, presque tous, ont ressenti cela en se levant et en applaudissant le chef de l’État, qui, à ce moment-là, incarnait la nécessaire réponse face à l’attaque terroriste.