Aujourd’hui, huit mois plus tard, il affirme le contraire. En 2012, il promettait le droit de vote pour les étrangers ; en 2016, il propose une révision constitutionnelle permettant la déchéance de la nationalité pour les binationaux et créant des apatrides. Quelle évolution !
Pour quelle efficacité ? Dans l’exposé des motifs de votre projet de loi constitutionnelle, vous affirmez, monsieur le Premier ministre, que cela permettra d’expulser des terroristes ; mais c’est une lettre au père Noël ! Le 1 % d’apatrides, nous les garderons, évidemment ! Quant aux binationaux, comment croyez-vous que les pays de l’autre nationalité réagiront à nos exportations de terroristes ? Pour le savoir, posez-vous cette question : quelle serait votre réaction si un pays décidait d’expulser vers la France un terroriste binational ? Vous diriez bien entendu que la France n’est pas une poubelle. J’emploie délibérément ce mot, parce que c’est celui qu’a utilisé Mme Taubira avant de claquer la porte du Gouvernement ; elle a aussi employé le terme « déchetterie ». Cela n’empêche pourtant pas ce texte – Mme Taubira doit en faire des cauchemars la nuit – de continuer de porter sa signature.
Pas plus que le Président de la République, monsieur le garde des sceaux, vous n’êtes un imbécile, car vous aussi savez changer d’avis.