Je suis partagé, monsieur le sénateur, sur votre initiative. Il est bien naturel, quoi qu’en pensent certains commentateurs, qu’un parlementaire relaie dans le débat public les préoccupations d’une entreprise implantée sur le territoire qu’il représente, mais la solution proposée est prématurée et surtout, à ce stade, non maîtrisée, puisqu’il s’agit de rien de moins que de remettre en cause toute une série de dispositions relatives à la protection du littoral.
Cela étant, lorsqu’un amendement est qualifié d’« amendement d’appel » par son auteur, cela signifie généralement que le travail est achevé lorsqu’il a été présenté, et qu’il n’est pas nécessaire de l’adopter…
Toutefois, la commission ayant émis un avis de sagesse, je ne peux m’empêcher d’être un peu inquiet et d’imaginer avec quelque effroi, moi qui fus longtemps élu d’une circonscription des Landes comportant une vaste bande dunaire protégée par le Conservatoire du littoral, les conséquences de la circulation d’engins de cette nature ! Mes craintes sont probablement partagées par tous les élus des régions littorales, à commencer par Mme Des Esgaulx, qui connaît aussi bien que moi ce territoire…
À ce stade, l’adoption d’une telle disposition susciterait certainement de nombreuses protestations. S’il s’agit d’un amendement d’appel, il me semble que le message est passé. Un travail sur ce sujet est en cours au ministère de l’intérieur.
La commission a émis un avis de sagesse ; il serait d’une grande sagesse, à mon sens, de rejeter cet amendement.