Intervention de Bruno Retailleau

Réunion du 29 mars 2016 à 14h30
Lutte contre le crime organisé et le terrorisme — Suite de la discussion en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Bruno RetailleauBruno Retailleau :

Dès lors qu’il s’agit de terroristes, on ne peut pas, y compris avec la contrainte pénale, les faire bénéficier de ces régimes. Les Français, encore une fois, ne le comprendraient pas.

Il y a aussi une lacune s’agissant de délits dont nous avions proposé la création dans notre proposition de loi. Je pense notamment au délit de fréquentation des zones de terrorisme à l’étranger, qui doit absolument être institué dans notre droit, ainsi qu’au délit de consultation habituelle de sites djihadistes, sites qui doivent par ailleurs pouvoir être bloqués. Évidemment, le délit de consultation ne concernerait pas les chercheurs ou les journalistes.

Je souligne par ailleurs un oubli, monsieur le garde des sceaux. Il est désormais avéré qu’il y a un lien entre la délinquance et le terrorisme, et il y a un lien entre le manque de places dans nos prisons et la radicalisation. Michel Mercier avait ébauché avant la fin de son « mandat », si j’ose dire, un programme de construction de prisons. Au regard de l’état de nos prisons, notamment de leur surpopulation, c’est une exigence fondamentale, à laquelle il faudra, même s’il n’a pas été possible de le faire dans ce texte, que vous puissiez répondre.

Comme à l’accoutumée, mes chers collègues, le Sénat fera son travail, pour améliorer la loi bien sûr, mais aussi avec pour seule obsession, pour seul objectif de veiller à la protection et la sécurité des Français. Messieurs les ministres, vous pouvez compter sur la majorité sénatoriale pour vous appuyer dans chacune de vos missions dès lors que vous visez ce même objectif.

Mais il nous faut aussi répondre aux défis formidables qui nous sont lancés par les terroristes. Moussab al-Souri, dit « le Syrien », qui a, si j’ose dire, « rénové » voilà une dizaine d’années la doctrine terroriste, parlait de l’Europe comme du ventre mou de l’Occident. Eh bien, il nous montre en même temps une sorte de chemin de combat : ne rien céder sur nos valeurs, rétablir l’autorité de l’État partout et en tout lieu, rappeler systématiquement, encore et toujours, les exigences de la laïcité et, aussi, refuser tout compromis avec le communautarisme ! Nous devons réinventer cette fierté d’être français et redessiner les contours d’une nouvelle amitié civique.

Ce sont des défis qu’il nous faut relever avec intelligence, mais aussi avec courage et détermination. Messieurs les ministres, vous trouverez la majorité sénatoriale à vos côtés dès lors que vous prendrez les moyens de relever ces défis.

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