Et je ne dirai rien des pratiques qui, au nom de l’urgence, se sont passées jusque-là de la « sécurisation » législative nécessaire, pour m’exprimer dans le patois des bureaux.
Puisque nous légiférons, prenons le temps de le faire pleinement, ce dont l’absence de seconde lecture, l’absence de dialogue entre les deux chambres, ce qui justifie pourtant le bicamérisme, va nous priver.
Mes chers collègues, s’agissant de nos conditions de travail, je ne fais que relayer ce que nous n’avons de cesse de répéter, texte après texte, sur toutes les travées de cet hémicycle, sans que rien ne change.
Sans remettre en cause le travail de M. le rapporteur, le RDSE vous propose de mettre nos actes en accord avec nos paroles en cette occasion qui le mérite, lors de l’examen d’un texte dont la portée et les implications sont difficilement contestables.
N’étant pas Alexandre, monsieur le ministre, je vous proposerai non pas de réciter l’alphabet grec dans les deux sens, mais, pour mieux assurer notre réflexion, de renvoyer ce texte à la commission.
Ni chagrins ni angéliques, en faisant cela – n’en déplaise, cette fois, aux esprits béats –, nous ne perdrons pas de temps, mais en gagnerons. Surtout, nous ferons œuvre utile pour la sécurité et les libertés de nos concitoyens, affirmant ainsi le rôle du Sénat, dont la caractéristique première n’est pas, en principe, d’être le plus réactif aux mouvements de l’opinion.