Intervention de Robert del Picchia

Réunion du 6 mai 2010 à 21h30
Loi de finances rectificative pour 2010 — Adoption définitive d'un projet de loi

Photo de Robert del PicchiaRobert del Picchia :

Le gouvernement grec s’est également engagé dans la lutte contre la corruption.

Il est certain que les efforts demandés aux Grecs sont particulièrement importants. Le respect de ce plan de rigueur est évidemment primordial.

Madame, monsieur le ministre, nous nous félicitons qu’un contrôle trimestriel soit prévu et que vous ayez pris l’engagement d’en rendre régulièrement compte devant le Parlement. Nous en serons honorés et reconnaissants.

Indéniablement, cette crise grecque met en lumière les divergences européennes et la nécessité d’améliorer rapidement la gouvernance économique de l’Union européenne. Je parle de gouvernance et non de gouvernement économique, parce que nos amis allemands s’élèvent fortement contre ce terme ; pour eux, il s’agit de gouvernance.

Afin de donner satisfaction à une opinion publique farouchement allergique à tout laxisme et attachée à la stabilité financière, la Chancelière allemande, Angela Merkel, a fait preuve d’une intransigeance qui a entraîné de longues discussions quant à la stratégie à adopter.

Mes chers collègues, certains membres de ma famille habitent en Allemagne. Ils m’ont fait part de leurs états d’âme : au regard des efforts financiers et fiscaux très lourds auxquels a consenti le pays et de sa gestion rigoureuse, ils acceptent mal d’avoir à aider d’autres pays qui n’ont pas fait preuve du même sérieux.

La position très dure de l’Allemagne s’explique aussi par une situation politique délicate. La Chancelière se trouve en effet à la tête d’un gouvernement de coalition et prépare une importante élection régionale en Rhénanie du Nord-Westphalie.

La lenteur de la réponse coordonnée a été stigmatisée, car les marchés ont pu spéculer sur l’incertitude et sur les vides à l’échelon européen.

Sans rappeler tous les chiffres, je fais remarquer que, si un plan de 20 milliards d’euros aurait suffi au mois de février dernier, un plan de 30 milliards d'euros était nécessaire au mois de mars, un plan de 60 milliards d'euros s’imposait au mois d’avril. Au mois de mai, le coût du plan de sauvetage s’élève désormais à 110 milliards d’euros.

Il s’agit donc, non seulement d’améliorer notre réactivité en réduisant nos divergences, mais aussi de mieux coordonner nos politiques économiques, comme l’a souligné le rapporteur général. La Commission européenne y travaille et devrait faire une communication ce mois-ci. Le Sénat y sera très attentif, la commission des finances en particulier.

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