Intervention de Anne Courèges

Commission des affaires sociales — Réunion du 30 mars 2016 à 9h30
Audition de Mme Anne Courrèges directrice générale et du professeur olivier bastien directeur de la direction prélèvement greffe organes-tissus de l'agence de la biomédecine

Anne Courèges, directrice de l'Agence de la biomédecine :

Nous avons eu le souci d'assurer une étanchéité totale entre la phase de fin de vie et la phase de prélèvement. La décision de prélèvement n'intervenant qu'ex post, on n'altère pas la phase de fin de vie. Si bien que la modification législative à laquelle vous faites référence est, de ce point de vue, neutre. La phase de fin de vie se déroule comme le prévoit la loi et comme les équipes qui prennent en charge le patient ont décidé qu'elle devait se dérouler. Le prélèvement n'intervient qu'après. Nous y sommes extrêmement attentifs, et l'on retrouve cette étanchéité au niveau des équipes, entre lesquelles on a érigé une sorte de muraille de Chine.

Notre préoccupation permanente est de favoriser la greffe rénale. Comme je l'ai dit, l'année 2015, succédant à une très bonne année 2014, a été excellente. Nous restons mobilisés.

Je ne saurais répondre à votre question de nature économique : elle ne concerne pas la greffe mais la dialyse, dans la phase amont, sur laquelle l'Agence de biomédecine n'a pas compétence. Nous n'intervenons qu'à partir du moment où la décision de greffe a été prise par l'équipe médicale, et où il y a donc inscription sur la liste nationale d'attente. Ce que je peux dire, c'est que nous sommes tous très mobilisés pour faire progresser la greffe. Les résultats sont là, même si je n'ignore pas que la question de l'accès au bloc opératoire pose certaines limites.

Nous travaillons à faire progresser le nombre de greffons disponibles, mais il y aurait aussi une réflexion à mener sur la prévention, pour faire en sorte que les flux soient moins importants, que moins de gens en arrivent à une insuffisance rénale chronique terminale et entrent dans une prise en charge par la dialyse et la greffe. Car quelle que soit notre mobilisation, si l'on ne travaille pas sur les flux et sur les alternatives à la greffe, on atteindra, un jour ou l'autre, une limite, et l'on ne pourra satisfaire tous les besoins. Ce qui serait dramatique, car cela voudrait dire que des patients restent trop longtemps en dialyse, ou décèdent.

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