Je l'ignore, mais pour dire le vrai, je ne suis pas sûr que nous ayons convaincu les principales autorités décisionnaires. L'évolution des surfaces biologiques dans les DOM, d'après le dernier rapport de l'Agence Bio, est défavorable alors même que l'on connaît des extensions très fortes en métropole. Nous ne faisons pas encore le minimum nécessaire pour amorcer un véritable développement dans les DOM, qui passe par l'action de pionniers soutenus par un centre technique dédié. Ce ne seront pas les techniques « bio » de l'Hexagone qui s'appliqueront mais des techniques locales développées par des producteurs locaux avec un appui scientifique. Les approches intégrées traditionnelles sont promises à un bel avenir. À Mayotte, par exemple, on produit déjà du « bio » mais les productions ne sont pas certifiées et ne peuvent pas l'être sans comptabilité. La certification « bio » demande en effet de vérifier le statut légal des exploitations agricoles. La réglementation française ne me paraît pas en l'état adaptée à Mayotte. C'est pourquoi il pourrait être intéressant de s'inspirer de l'exemple du Brésil où sont prévus deux niveaux de certification de groupe, et en particulier une certification collective à l'échelle du village dans la zone équatoriale. Si l'un des producteurs ne respecte pas les protocoles, c'est l'ensemble du village qui perd sa certification. L'intérêt est de favoriser un contrôle collectif adapté aux structures sociales locales.