Monsieur l'ambassadeur, lors d'une rencontre récente qu'ils ont eue avec vous, les parlementaires ont souligné la mauvaise image dont souffre la Turquie, qui est régulièrement attaquée sur son double langage : vous affirmez en effet votre solidarité avec l'Occident pour lutter contre Daech, alors que certains faits plaident souvent en sens contraire, qu'il s'agisse de l'importation du pétrole de l'État islamique, de frontières jugées trop poreuses et qui permettent à des candidats au djihad européen de passer avec facilité en Syrie, ou même de l'hébergement supposé de djihadistes en Turquie.
Quelles réponses pouvez-vous apporter au Sénat français sur ces éléments qui nuisent à la bonne compréhension de la position turque ?
De la même manière, le processus de négociation sur l'entrée future de la Turquie dans l'Europe a été relancé hier à Bruxelles. Ceci résulte d'un accord entre les Européens et la Turquie qui a eu lieu il y a quelques semaines. Le processus a redémarré en échange d'une plus grande vigilance vis-à-vis des réfugiés, assorti d'une somme de 3 milliards d'euros.
Le chemin est long jusqu'à ce que les 35 chapitres de la négociation soient clos, mais pensez-vous qu'il s'agisse d'un marché de dupes ? Beaucoup de diplomates estiment en effet qu'il s'agit de faire en sorte que la Turquie ralentisse le flux de réfugiés en lui promettant une adhésion à l'Europe qui ne viendra jamais. Quel est votre sentiment sur ce point ? La Turquie souhaite toujours entrer dans l'Europe ?