Intervention de Jean-Bernard Lévy

Commission des affaires économiques — Réunion du 27 avril 2016 à 10h00
Audition de M. Jean-Bernard Lévy président-directeur général d'électricité de france

Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d'EDF :

Pour répondre à Mme Estrosi Sassone, oui, nous avons parfois des difficultés à recruter dans certains métiers, mais sans doute pas pour ce qui concerne l'encadrement. Il y a en revanche un déficit évident dans l'enseignement professionnel qui ne nous permet pas de disposer de toute la main d'oeuvre qualifiée dont nous aurions besoin, notamment en ce qui concerne les soudeurs, les robinetiers, les monteurs électriques, ce qui nous oblige souvent - et je le regrette - à nous tourner vers de la main d'oeuvre étrangère. Dans le cadre de la préparation du « grand carénage », nous travaillons étroitement avec de nombreuses entreprises de taille intermédiaire (ETI) et petites et moyennes entreprises (PME). Mais demeure un problème manifeste d'adéquation entre l'offre et la demande dans certains de nos métiers, et une évolution est nécessaire pour que nos jeunes soient mieux orientés professionnellement, vers des domaines en besoin de main d'oeuvre.

Philippe Leroy et Jean-Pierre Bosino m'ont interrogé sur la stratégie industrielle du groupe. Une concertation, aux niveaux local et national, est en place avec les entreprises qui nous accompagnent : les process et méthodes actuellement en place nous permettent de préparer au mieux nos partenaires aux chantiers que nous allons leur confier.

Plusieurs d'entre vous se sont également montrés inquiets quant au coût du démantèlement et du stockage des déchets nucléaires. Dans les comptes d'EDF figurent des provisions pour la gestion des déchets en fin de vie et pour le démantèlement. Or, sachez que si je signe les comptes avec sérénité, c'est parce que je m'assure auparavant qu'ils sont sincères. Si je ne le faisais pas, je serais bien évidemment en faute. J'ai donc vérifié que nous avions évalué à leur juste valeur les dépenses qui vont devoir être faites. Nous disposons d'ailleurs déjà d'un certain retour d'expérience puisque nous démantelons la précédente génération de réacteurs au graphite. Nos devis ont été vérifiés par nos commissaires aux comptes, la Cour des comptes se penche régulièrement sur le montant de nos provisions et un troisième audit indépendant a encore été récemment réalisé à la demande du ministère. Tous ces contrôles ont confirmé que nos comptes reflètent sincèrement ces charges. L'activité de démantèlement du parc est pour EDF un projet industriel important. Lorsque le ministère a prévu une augmentation des dépenses prévisionnelles sur Cigéo, nous avons répercuté cette prévision en augmentant les provisions de 800 millions d'euros.

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