Intervention de Ronan Kerdraon

Réunion du 12 juillet 2011 à 9h30
Questions orales — Enseignement du breton dans l'agglomération de saint-brieuc

Photo de Ronan KerdraonRonan Kerdraon :

Madame la secrétaire d'État, je souhaite vous faire état de mes inquiétudes et, plus globalement, des craintes partagées par tous les acteurs de la promotion de la langue bretonne, au sujet des conditions d’enseignement du breton dans les établissements scolaires publics de l’agglomération de Saint-Brieuc dans les Côtes-d’Armor, dont je suis l’un des élus.

En effet, l’offre d’enseignement est en régression sur le territoire de l’agglomération, et la filière s’en trouve, de fait, menacée.

Pour ce qui concerne l’enseignement primaire, depuis la fermeture de la filière bilingue de l’école de Trégueux en 2010, ne subsistent que deux lieux d’apprentissage du breton : l’école Diwan et l’école publique bilingue du Grand-Clos, toutes deux localisées à Saint-Brieuc et enregistrant des effectifs en hausse.

Plus inquiétant encore, pour les enfants qui ont fait le choix de l’apprentissage de la langue bretonne dans l’une de ces deux écoles, les perspectives de poursuite sont très incertaines.

En effet, dans l’enseignement secondaire public, la seule possibilité restante est d’intégrer la filière bilingue du collège Jean-Macé, l’option « breton » n’étant prévue dans aucun des collèges de l’agglomération.

De plus, le rectorat de l’académie de Rennes vient de contraindre le lycée Ernest-Renan à mettre un terme à l’enseignement optionnel du breton en seconde. Par conséquent, il ne sera désormais plus possible d’apprendre la langue bretonne dans aucun des sept lycées de Saint-Brieuc.

Pour justifier cette décision, on nous explique que les effectifs sont en baisse, que les adolescents n’auraient plus d’appétit pour le breton.

Ces propos cachent mal l’absence totale de volonté des pouvoirs publics de promouvoir, de développer les langues régionales dans l’enseignement public. En effet, les études menées par l’Office de la langue bretonne prouvent, au contraire, que la demande d’apprentissage est bien réelle et qu’il suffirait de correctement l’accompagner pour voir repartir les effectifs à la hausse.

J’en veux pour preuve le fait que, sur la période 1999-2009, le nombre d’élèves bilingues ait plus que doublé, atteignant les 200 élèves, alors que la population scolaire totale diminuait dans le même laps de temps.

Autre statistique particulièrement révélatrice : le seul lycée privé du pays de Saint-Brieuc proposant l’enseignement optionnel du breton a vu ses effectifs tripler depuis 2004 !

Vous conviendrez donc que la baisse des effectifs sur laquelle se fonde le rectorat est très paradoxale et qu’elle cache vraisemblablement une réalité plus complexe, qui nécessite que l’on s’y intéresse vraiment.

En effet, s’il appartient aux parents de décider que leurs enfants apprennent ou non le breton, il est en revanche de la responsabilité des pouvoirs publics de faire en sorte que ce choix soit possible en organisant correctement l’offre d’enseignement de manière à assurer sa pérennité.

Madame la secrétaire d'État, ma question est donc simple : que comptez-vous faire pour permettre aux élèves qui le souhaitent d’apprendre le breton tout au long de leur parcours scolaire dans l’agglomération briochine ?

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