Intervention de Thierry Mariani

Réunion du 12 juillet 2011 à 9h30
Questions orales — Désenclavement de digne-les-bains chef-lieu des alpes de haute-provence et de sa vallée

Thierry Mariani, ministre auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé des transports :

Monsieur le sénateur, l’État a bien conscience des enjeux liés à l’amélioration de la desserte de Digne-les-Bains. Nathalie Kosciusko-Morizet et moi-même entendons les arguments que vous développez quant à l’amélioration de la vie quotidienne des usagers et au soutien de l’activité économique et touristique des territoires autour de la préfecture des Alpes de Haute-Provence.

Du reste, comme nous le rappelle chaque semaine votre collègue des Hautes-Alpes, Pierre Bernard-Reymond, c’est en fait toute cette partie du massif alpin qui a besoin d’être désenclavée.

La réponse à apporter en termes d’aménagement de la desserte routière de Digne-les-Bains doit effectivement être adaptée aux besoins de mobilité des populations et des territoires concernés. Elle doit aussi être cohérente avec les orientations en matière de politique des transports issues du Grenelle de l’environnement, ainsi qu’avec les capacités de financement de la puissance publique.

Dans ce contexte, la réponse qui a longtemps prévalu, à savoir un projet d’antenne autoroutière concédée, s’est révélée inappropriée au fil des tentatives de mise en œuvre.

Les besoins de désenclavement de l’agglomération de Digne-les-Bains, l’amélioration du cadre de vie des riverains de la RN 85 et les enjeux de sécurité routière pour les usagers de cette route conduisent aujourd’hui à privilégier un projet d’aménagement plus qualitatif de la RN 85 pour l’amélioration de la desserte routière de Digne-les-Bains.

Comme l’indique clairement l’avant-projet consolidé de schéma national des infrastructures, ou SNIT, rendu public en janvier et ayant fait l’objet d’un débat dans cet hémicycle, cette approche n’est pas incompatible avec une mise à deux fois deux voies de l’axe. La RN 85, dans sa desserte de Digne-les-Bains, fait en effet partie des infrastructures routières nationales ayant vocation à passer à terme à deux fois deux voies, avec toutefois, si les conditions ne sont pas remplies, des phases d’aménagement intermédiaire moins ambitieuses.

L’État a aujourd’hui la volonté d’avancer vite sur ce dossier. Sans attendre l’achèvement de l’amélioration de la démarche du SNIT, Nathalie Kosciusko-Morizet et moi-même avons ainsi demandé, dès la mi-2010, au préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur d’engager les études d’opportunité et les études préalables à la déclaration d’utilité publique d’un aménagement de la RN 85.

Monsieur le sénateur, vous avez souhaité que nous nous parlions franchement et directement : je siège dans les rangs de l’opposition au sein du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur et je ne suis pas persuadé que la majorité des membres de ce conseil régional soient unanimement prêts, aujourd’hui, à investir dans des barreaux autoroutiers, dussent-ils desservir Digne-les-Bains…

Vous le voyez, le souhait de l’État est de trouver une solution qui réponde aux besoins des populations et qui pourra être mise en œuvre dans le cadre de la prochaine génération des programmes de modernisation des itinéraires routiers. Il est clair que la mobilisation des collectivités territoriales au côté de l’État permettra, le moment venu, d’accélérer sa réalisation.

Je suis tout à fait conscient que vous auriez préféré la réalisation d’un barreau autoroutier, monsieur le sénateur, mais le compromis qui a été trouvé me semble néanmoins satisfaisant, parce que, au lieu de repousser le désenclavement de Digne aux « calendes grecques » – pour reprendre l’expression que vous avez employée –, le projet d’élargissement de la RN 85 à deux fois deux voies représente une solution acceptable. Je le répète, l’État a engagé les enquêtes nécessaires, avant même l’approbation du SNIT !

J’ai bien conscience, en tant qu’élu de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la nécessité vitale que représente le désenclavement du massif alpin, qu’il s’agisse des Alpes-de-Haute-Provence ou des Hautes-Alpes, pour l’avenir de ces deux départements.

Monsieur le sénateur, vous avez mis tout à l'heure en avant le caractère direct et franc de vos propos. Vous me permettrez donc de dire avec la même franchise que, siégeant dans les rangs de l’opposition au sein du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur, je ne suis pas persuadé que la majorité des membres de cette assemblée soient unanimement prêts, aujourd’hui, à investir dans des barreaux autoroutiers, dussent-ils desservir Digne-les-Bains…

Quoi qu'il en soit, le souhait de l’État est de trouver une solution qui réponde aux besoins des populations et qui pourra être mise en œuvre dans le cadre de la prochaine génération des programmes de modernisation des itinéraires routiers. Il est clair que la mobilisation des collectivités territoriales au côté de l’État permettra, le moment venu, d’accélérer sa réalisation.

Je suis tout à fait conscient que vous auriez préféré la réalisation d’un barreau autoroutier, monsieur le sénateur, mais le compromis qui a été trouvé me semble néanmoins satisfaisant parce que, au lieu de repousser le désenclavement de Digne aux « calendes grecques », pour reprendre votre expression, le projet d’élargissement de la RN 85 à deux fois deux voies représente une solution acceptable. Je le répète, l’État a engagé les enquêtes nécessaires, avant même l’approbation du SNIT !

J’ai bien conscience, en tant qu’élu de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la nécessité vitale que représente le désenclavement de cette partie du massif alpin, qu’il s’agisse des Alpes-de-Haute-Provence ou des Hautes-Alpes, pour l’avenir de ces deux territoires.

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