Monsieur le sénateur, le canal du Midi est effectivement un ouvrage exceptionnel que la France, sur proposition de VNF et des collectivités locales, a proposé d’inscrire sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Cette inscription, réalisée en 1996, a conduit l’État à mettre en place les mesures de protection nécessaires à la conservation du canal, notamment par le classement au titre des sites de l’ouvrage lui-même, en 1997, et de ses rigoles d’alimentation, en 1996 et en 2001. Le classement de certains de ses abords devrait se poursuivre dans les années à venir. Dans la même période, l’État a engagé et financé de très nombreuses études, en liaison avec VNF, pour préciser les conditions de gestion de ces sites classés et pour établir un programme de renforcement des protections.
Dans le cadre de la gestion des autorisations ministérielles de travaux au titre des sites, mes prédécesseurs ont été alertés, dès 2004, des premières attaques du chancre coloré concernant les alignements de platanes, patrimoine arboré exceptionnel et emblématique, qui forge aujourd’hui l’identité même du canal du Midi. Ces menaces réelles ont été immédiatement prises très au sérieux, tant par son gestionnaire, VNF, que par les services en charge des protections des sites. Des abattages « sanitaires » ont ainsi été autorisés, afin de gérer au mieux la conservation et l’entretien de ces alignements par des replantations adaptées. En outre, des experts et des services de recherche ont été immédiatement mobilisés.
Plus généralement, les objectifs fixés à VNF pour la gestion du réseau sont effectivement hiérarchisés, selon qu’il s’agit de voies navigables du réseau dit « magistral » ou du réseau dit « régional ». Mais, au sein de ce dernier, les objectifs fixés et leur mise en œuvre par VNF valent pour l’intégralité du canal du Midi, quelle que soit la région concernée.
Dans ce cadre, d’importants moyens ont été consacrés, sur la période 2006-2010, à la partie languedocienne du canal du Midi, avec des travaux d’entretien et de restauration concernant notamment les écluses, le confortement des berges, le traitement des digues et la gestion des plantations, pour un montant de 12, 5 millions d’euros, auquel la région Languedoc-Roussillon a contribué à hauteur de 1, 8 million d’euros. À titre de référence, sur cette même période, le montant des travaux réalisés sur l’ensemble du réseau des voies navigables du Sud-Ouest s’est élevé à 37 millions d’euros, ce qui prouve que l’ensemble de ces voies fait aujourd’hui l’objet d’un traitement équilibré.
En outre, dans le cadre de la négociation en cours du contrat de performance entre l’État et VNF, d’importants moyens supplémentaires ont été dégagés pour conduire, sur la période 2010-2013, un programme de 840 millions d’euros pour la remise à niveau de l’ensemble du réseau. Ce programme concernera le canal du Midi avec, notamment, des travaux de traitement des digues, d’automatisation des écluses et, bien entendu, de gestion des plantations.
Compte tenu de la vocation touristique de cette voie navigable et des enjeux de développement territorial qui s’y attachent, cet effort a vocation à être accompagné par l’ensemble des collectivités locales. C’est dans ce cadre que le préfet de la région Midi-Pyrénées, préfet coordonnateur du canal, a transmis, en 2008, un projet de « charte interrégionale » aux présidents des régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Cette charte, vous le savez, a été signée en 2009 par l’État, les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées et VNF. La définition d’objectifs partagés avec la région Languedoc-Roussillon y trouverait naturellement sa place.
En citant ces quelques chiffres, portant notamment sur le montant des travaux engagés et celui des travaux prévus, je tenais à vous montrer que l’État ne se désengage ni ne se désintéresse du canal du Midi, qui, même s’il se trouve sur la rive gauche du Rhône, est également cher à mon cœur !