Intervention de Hermeline Malherbe

Réunion du 4 mai 2016 à 14h45
Rôle et action des collectivités territoriales dans la politique du tourisme — Débat organisé à la demande du groupe du rdse

Photo de Hermeline MalherbeHermeline Malherbe, au nom du groupe du RDSE :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le groupe du RDSE a souhaité engager un débat sur l’un des secteurs économiques les plus riches en emplois en France, le tourisme, et plus précisément sur l’implication des collectivités locales dans la politique du tourisme.

Il nous est apparu opportun, en effet, quelques mois après l’adoption de la loi NOTRe et l’installation des nouveaux exécutifs départementaux et régionaux, de dresser un état des lieux, enrichi de nos retours d’expérience, et de débattre des pistes à explorer pour améliorer ensemble, collectivités et État, notre politique du tourisme.

Pour mieux faire comprendre les enjeux, je souhaite « planter le décor » et rappeler l’évolution que connaît le secteur du tourisme depuis quelques décennies.

Si les voyages d’agrément existent depuis l’Antiquité, le terme de « touriste » apparaît en 1803. Avant les congés payés, dont on fête les quatre-vingts ans cette année, le tourisme était l’apanage des classes aisées. La mise en place progressive des congés payés, fixés respectivement à deux, à trois et à quatre semaines en 1936, en 1956 et en 1969, a permis l’éclosion du « tourisme de masse ». Depuis cette époque, le tourisme national et international a bien sûr évolué ; il s’est démocratisé et ses pratiques ont été bouleversées par l’apparition d’internet.

Aujourd’hui, en France, le tourisme représente 160 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit 7, 4 % du PIB. À titre de comparaison, l’industrie automobile réalise annuellement un chiffre d’affaires d’environ 100 milliards d’euros.

Le tourisme, c’est aussi plus de 2 millions d’emplois directs et indirects, dans un secteur bénéficiant de 13 milliards d’euros d’investissement.

Le tourisme, c’est enfin 85 millions de personnes accueillies en 2015, avec un objectif ambitieux de 100 millions de touristes en 2020.

Le tourisme est donc un pilier de notre économie nationale, source d’emploi local et non délocalisable. Il contribue à la dynamique d’aménagement du territoire, en raison des besoins en matière de dessertes routières, ferroviaires ou aériennes qu’il suscite.

Aujourd’hui, les événements culturels ou sportifs participent positivement à l’économie touristique.

Pour autant, nous devons nous adapter aux nouvelles exigences de la clientèle, qui évoluent rapidement dans une société en mutation constante.

Certains secteurs se sont adaptés avec succès : les campings des années quatre-vingt ont laissé place à une hôtellerie de plein air de haut niveau, comme à Argelès-sur-Mer.

De même, les gîtes et chambres d’hôte d’aujourd’hui offrent des prestations sans commune mesure avec celles qui étaient proposées dans les années quatre-vingt-dix.

En revanche, on constate de plus grandes difficultés pour l’hôtellerie traditionnelle, qui, en plus d’être soumise à des normes contraignantes, doit affronter la concurrence de l’économie dite « collaborative », telle que celle des sites de réservation de logements auprès de particuliers, qui bousculent les codes de la profession.

Ainsi, la qualité d’accueil, l’investissement, l’innovation et la visibilité restent plus que jamais les leviers essentiels pour développer le tourisme et rester dans la course.

Pour illustrer mon propos, je ferai référence à mon département, les Pyrénées-Orientales, qui possède des atouts exceptionnels

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