Nous avons donc un capital touristique riche, mais cela n’est pas une fin en soi : ce capital et ce patrimoine, nous devons sans cesse les valoriser et les développer ! C’est ce que nous faisons aujourd’hui en mettant en valeur nos lieux de mémoire avec le mémorial du camp Joffre de Rivesaltes.
Dans nos territoires, partout en France, nous innovons ; mais encore faut-il que nos actions soient visibles et entendues par le plus grand nombre, dans le monde entier.
Je me souviens que, en 2010, le président du conseil régional Christian Bourquin rappelait que la région Languedoc-Roussillon investissait à l’étranger, avec la marque Sud de France, autant que le Gouvernement français de l’époque, dont telle n’était manifestement pas la priorité…
Je me souviens également que, au cours du dernier débat sur le tourisme s’étant tenu dans cet hémicycle, en 2013, un constat très mitigé avait été dressé sur les conséquences de la mise en œuvre de la loi de 2009, en particulier en termes d’emploi. Vous l’aviez d’ailleurs pointé du doigt, monsieur le ministre.
Quels moyens l’État entend-il déployer, avec les collectivités, pour assurer la promotion de nos produits touristiques ? Pourquoi et comment les collectivités territoriales s’emparent-elles du sujet aujourd’hui ?
Les premiers éléments de réponse résident dans l’action conduite par Laurent Fabius, d’abord, puis par Jean-Marc Ayrault, visant à promouvoir notre offre touristique à l’étranger, avec l’aide du bras armé que représente Atout France. Cette action a donné des résultats : 10, 2 % de visiteurs en plus depuis 2010 et une croissance de 11, 6 % de la clientèle lointaine, notamment chinoise et indienne.
La transversalité du tourisme et la diversité des actions nécessaires à son développement expliquent que cette compétence soit exercée, à leur niveau, par chacune des collectivités. Le bloc communal, le département, la région et l’État concourent à la mise en œuvre de la politique du tourisme : c’est la compétence partagée par excellence !
Cependant, à l’aube du transfert de la promotion touristique des communes vers les intercommunalités, devant entrer en vigueur au 1er janvier 2017, plusieurs questions viennent à l’esprit : quid des stations balnéaires, de ski ou thermales, souvent attachées à une commune ? Quid du classement des stations de tourisme ? Comment répondre aux inquiétudes des maires ? Comment est-il possible d’accompagner ces derniers ? Avons-nous des retours d’expérience sur lesquels nous fonder ou pouvant nous inspirer ? Quels sont, finalement, les modèles à suivre ?
Des pratiques de gouvernance ont progressivement vu le jour et il importe de s’inspirer de ce qui fonctionne bien dans nos territoires.
Dans les Pyrénées-Orientales, plusieurs offices de tourisme intercommunaux, ou OTI, ont devancé la loi et sont déjà en place : je pense à l’OTI des Aspres, avec René Olive et Nicole Gonzales, créé en 2009, à l’OTI de Pyrénées-Cerdagne, avec Georges Armengol, institué en 2010, à l’OTI de Conflent-Canigou, mis en place en 2015, à l’OTI d’Agly-Fenouillèdes, en cours d’installation.
Dans ce contexte de changement, je fais confiance aux maires et aux élus pour donner l’impulsion d’une politique de promotion touristique coordonnée, accompagnée et soutenue par le département, la région et l’État. La collectivité départementale, à taille humaine, fédère les acteurs aux côtés des élus. Les départements, garants des solidarités territoriales, poursuivent, aux côtés des communes et des intercommunalités, à la fois leur soutien financier et leur soutien technique pour développer l’attractivité de leur destination, via les agences de développement touristique, les ADT, qui ont remplacé les CDT.
Dans un environnement concurrentiel, la cohérence entre l’action départementale et l’action régionale reste un appui indispensable à la valorisation des territoires et à l’allongement des saisons.
Je rappelle que 80 % des touristes ne fréquentent que 20 % des espaces : les perspectives de développement existent ! Ne manquons pas le train de la compétitivité pour un secteur dont les emplois ne sont pas délocalisables. Donnons-nous les moyens d’agir !
Sachez, monsieur le ministre, que, au plus près des atouts de nos territoires, les collectivités, les élus locaux, les professionnels du tourisme sont prêts à relever les défis d’une filière touristique d’excellence, si l’État est au rendez-vous. Je suis convaincu qu’il le sera !