Je voudrais souligner, comme plusieurs orateurs l’ont déjà fait avant moi, l’attractivité du monde rural, d’abord pour les touristes de proximité. Ainsi, dans ma région, qui est relativement proche de l’Île-de-France, viennent régulièrement des Franciliens attachés à notre beau territoire, qui offre tant de chemins de randonnée, de forêts, d’auberges où l’on se régale, de lieux d’hébergement où l’on peut bavarder avec les habitants, de richesses patrimoniales telles qu’églises, manoirs, châteaux et beaux villages.
Cette attractivité est illustrée dans le poème Qu’il vive, de René Char : « Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains. » Qu’un Francilien ait seulement quelques dizaines de kilomètres à parcourir pour rejoindre ces lieux où l’on peut se reposer et vivre en paix, où le lien social existe, représente un atout considérable pour notre territoire. C’est à nous de l’organiser et de le vivifier.
On lit, dans le même poème de René Char : « Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays. […] Dans mon pays, on remercie. » Ce lien social, beaucoup de personnes qui visitent nos territoires y sont attachées. Encore faut-il l’organiser. Nous l’avons fait au travers de la loi NOTRe, et je suis de ceux qui ont soutenu l’idée que le tourisme puisse être organisé au niveau des communautés de communes.
En effet, le tourisme est un levier considérable pour l’économie locale. Il permet aussi de renforcer la cohésion territoriale et sociale à l’intérieur de ces communautés de communes, puisque c’est ensemble que nous bâtissons.
Une commune, fût-elle petite, peut mettre en valeur un élément de son patrimoine, des productions locales, des lieux à visiter. Une fédération de communes organisée autour d’offices de tourisme permet de promouvoir un territoire beaucoup plus large. Encore faut-il que nous ayons au plan national une politique de promotion de nos territoires tournée vers l’étranger, pour assurer la diffusion de toutes ces belles images que nous avons à l’esprit.
Monsieur le ministre, deux conditions supplémentaires sont nécessaires pour mener à bien nos actions dans le domaine touristique.
Il faut, tout d’abord, un accès aux réseaux, qu’il s’agisse du haut débit ou du téléphone.
De nombreux gîtes ruraux et fermes isolées n’ont pas accès aux possibilités qu’offre internet pour réserver ou connaître les disponibilités d’un lieu d’hébergement. En outre, avant de choisir un lieu de villégiature, certaines personnes se préoccupent de savoir si elles seront connectées au réseau téléphonique.
La seconde condition vous apparaîtra peut-être secondaire, monsieur le ministre, mais je la crois pour ma part importante : en raison d’une réglementation trop stricte, il n’est aujourd’hui plus possible de flécher la direction d’un lieu. On a éliminé, de façon parfois brutale, les pré-enseignes, les enseignes, tous ces panneaux indicateurs qui, lorsqu’ils sont bien faits – c'est souvent le cas –, s’intègrent dans l’environnement.
Trop d’acteurs du tourisme local sont aujourd’hui privés de l’usage de ces moyens, pourtant bien utiles au conducteur d’une voiture pour s’orienter.