… de sorte que les moyens alloués par étudiant restent stables, voire augmentent, afin que l’on puisse allier quantitatif et qualitatif.
À cela s’ajoute le fait que l’inclusion n’implique pas uniquement la formation elle-même : les crédits attribués au programme « Vie étudiante » sont une nécessité et conditionnent même l’accès de toutes et de tous à l’enseignement supérieur.
Pour un ou une jeune d’origine sociale modeste, s’engager dans un cursus de plusieurs années soulève la question des moyens sur la durée. L’accès au logement et aux bourses sur critères sociaux est déterminant. Le groupe écologiste fera donc preuve de la plus grande vigilance quant aux engagements pris par le Gouvernement lors de l’examen du projet de loi de finances pour 2017.
Dans le cadre de la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, il est proposé d’augmenter le nombre de docteurs et de développer l’emploi scientifique dans les secteurs économique et administratif. La Cour des comptes estime que, « au regard des moyens investis, les résultats en matière d’insertion professionnelle des jeunes docteurs sont décevants ». Quand allons-nous enfin conditionner le bénéfice du crédit d’impôt recherche, le CIR, à l’emploi de doctorants ? Les écologistes déposent des amendements en ce sens depuis 2006 ! Quand des voies d’accès réservées aux concours de la fonction publique, autres que ceux de l’enseignement secondaire, seront-elles créées, comme le prévoient la loi de 2013 et le code de la recherche ?
Le signal actuellement envoyé aux chercheuses et chercheurs est démobilisateur, alors qu’ils jouent un rôle indispensable pour développer la connaissance, l’innovation sociale et économique.
Le Président de la République veut que l’accord trouvé lors de la COP 21 soit effectif et exemplaire : cela ne sera pas le cas sans une mutation de l’enseignement supérieur et de la recherche vers la transition énergétique, de l’efficience à l’écoconception, de la troisième révolution industrielle à la démocratie sociale en période de non-croissance.
Je terminerai mon intervention en évoquant des défis à relever.
Tout d’abord, la prévention des conflits d’intérêts devrait être enseignée dans le cadre de toutes les formations médicales. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Ensuite, coopérer entre disciplines scolaires, favoriser le numérique collaboratif, mener une pédagogie plus inclusive devrait s’apprendre dans toutes les écoles supérieures du professorat et de l’éducation. Ce n’est pas non plus le cas actuellement.
Enfin, faire une part significative à la pratique, à la mise en situation, aux retours d’expérience par le biais de l’alternance ou d’autres temps privilégiés contribuerait à un plus grand épanouissement. Or le tempo des concours et les modes de validation rendent souvent cela impossible.
Comment concilier l’autonomie des universités avec la mise en œuvre, en leur sein, de ce type d’exigences, promues par le Gouvernement comme par le Parlement ?
Qui dit autonomie, dit moyens : ceux que pourrait apporter la formation continue sont évoqués et convoités par les universitaires. Cette belle mission de l’université qu’est la formation continue demandera néanmoins de la créativité, et non la simple transposition des cours de formation initiale.