Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur.
Pendant plus de deux semaines, Mayotte a été paralysée par une grève générale, à laquelle se sont ajoutées des violences urbaines intolérables.
Pourtant, malgré leur gravité, ces événements ont peiné à trouver une audience hors des médias locaux. J’aimerais qu’ils puissent être évoqués ici, au Sénat !
Le mouvement social déclenché par les syndicats, dont les revendications concernant l’«égalité réelle » en matière de prestations sociales et de législation du travail, a fait l’objet de discussions avec le Gouvernement à Paris. Un accord de principe a été trouvé.
En marge de ce mouvement, des actes de violence orchestrés par des casseurs ont coûté la vie à un père de famille.
Entre 2010 et 2014, le département a connu une augmentation de plus de 76 % des atteintes aux personnes et de plus de 68 % des atteintes aux biens. Le tiers de ces actes est imputable à des mineurs.
Sur place, la justice, nonobstant son travail, déplore le manque de moyens, notamment dans la diversité des réponses judiciaires.
Lasses de la situation, 5 000 personnes avaient défilé dans les rues de Mamoudzou pour dénoncer la montée de la violence, de l’insécurité et crier leur exaspération.
Une telle mobilisation citoyenne de solidarité et d’espoir dans l’avenir du département ne pouvait pas rester sans réponse. La population a entendu montrer sa foi en la justice républicaine, et non à des formes de justices privées, qui commencent – hélas ! – à faire leur apparition.
Le Premier ministre s’est engagé mardi dernier à prendre une série de mesures fortes en faveur de l’île. Il a également annoncé un plan contre l’insécurité et l’immigration clandestine, dont le contenu, qui sera connu d’ici un mois, s’appuiera probablement sur les préconisations de la mission dépêchée sur place au mois de mars dernier.
L’insécurité et l’immigration sont devenues les deux principales préoccupations des Mahorais. Elles risquent, si des réponses fortes ne sont pas apportées, de causer des troubles graves dans la société.
Monsieur le ministre, pourriez-vous préciser, même dans les grandes lignes, l’ensemble de ces mesures, ainsi que leur calendrier ?