Ne vous fâchez pas ! Écoutez-moi ! Il va falloir réfléchir à une façon différente de répartir les contrats et de gérer les relations commerciales.
La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt ouvre des pistes, notamment en matière de contractualisation, et fixe des ambitions à travers, entre autres, l’agro-écologie, qui permettra de sortir de la question, souvent évoquée au Sénat, des normes.
J’ai pu voir, à la COP 21, une grande entreprise dont je tairai le nom faire la promotion de l’agro-écologie. La semaine dernière, dans un journal du soir, une autre grande entreprise faisait de même. Or l’agro-écologie n’est faite ni pour les grands distributeurs ni pour les grandes entreprises. Elle est d’abord conçue pour permettre aux agriculteurs de combiner performance économique et objectifs environnementaux.
J’ai rencontré, dans l’Hérault, les représentants d’un groupement d’intérêt économique et environnemental joliment baptisé Les Enherbeurs. Et que faisaient ces « Enherbeurs » dans les vignes, Gérard César ? Ils étaient en train de semer de l’herbe, des féveroles, de l’orge de printemps, cette couverture végétale devant permettre d’éviter l’évapotranspiration de l’eau. Le syndicat des eaux de la communauté de communes et l’agence de l’eau étaient à leurs côtés, car cette combinaison d’enjeux environnementaux et de production agricole intéresse tout le monde.
Je veux favoriser le développement de ces stratégies. La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt pose les bases dont peuvent se servir les agriculteurs pour enclencher ces dynamiques positives, fortes, qui lient l’environnement à l’économie et qui se traduiront, au final, par des gains de compétitivité.
Monsieur Morisset, vous avez évoqué les GAEC. Pour ce qui concerne le plafonnement particulier des aides à 35 000 euros, il n’est pas dû à la politique suivie par le ministère de l’agriculture. Celui-ci a défendu les GAEC et mis en place des critères de transparence : chaque groupement pourra bénéficier des paiements redistributifs sur les cinquante-deux premiers hectares, autant de fois qu’il y a de parts.
Cette année, plus de 8 000 GAEC ont été agréés. Ce système est en train de se structurer. Je suis d’accord avec vous, c’est en partageant, en mutualisant les investissements que l’on va réussir à mettre en place à la fois des stratégies de dynamique collective et des stratégies économiquement compétitives. Il ne sert à rien de multiplier les achats de matériel agricole, mieux vaut s’inscrire dans des stratégies collectives, plus positives.