Intervention de Ronan Dantec

Réunion du 12 mai 2016 à 21h30
Reconquête de la biodiversité de la nature et des paysages — Vote sur l'ensemble

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

J’ai déjà évoqué le résultat de ces trois jours dans des interventions précédentes et je vous indique que, sans surprise, le groupe écologiste votera contre le texte. Croyez bien que nous en sommes extrêmement désolés. Ce n’est d’ailleurs pas ce que nous avions voté en première lecture.

Comme Évelyne Didier, j’ai la nostalgie de la qualité du travail réalisé en première lecture. Sur certains points, j’ai été ouvert à la discussion, et peut-être aurait-il fallu prendre encore plus de temps. Ce que vient de dire Jean Bizet sur l’articulation entre les agences scientifiques constitue, par exemple, une véritable question, et nous aurions certainement pu en débattre de manière plus approfondie.

Finalement, l’idée qui transparaît le plus, c’est que la biodiversité reste un obstacle ! D’ailleurs, certaines références historiques sont intéressantes, en particulier celle qui a été faite à la dernière famine en France, à savoir la disette de 1903 dans le pays bigouden, au moment d’une crise de la sardine. Ce fut la dernière disette en France, et c’était l’époque où on cherchait à se débarrasser définitivement des loups ou des ours et où une certaine vision d’un progrès triomphant s’imposait.

C’est encore la représentation de certains : la nature comme obstacle à l’activité humaine. Cette idée a alimenté un certain nombre d’amendements, mais elle date un peu, mes chers collègues !

De notre côté, nous pensons, à l’inverse, que nous ne sommes plus dans le même monde. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une crise grave de la biodiversité, qui remet en cause notre avenir.

Ce projet de loi est une première étape, insuffisante. J’avais d’ailleurs dit, en première lecture, que nous étions au milieu du gué, mais certains ont voulu revenir, durant nos débats, sur la berge de départ.

Insuffisant, ce projet de loi essayait tout de même d’avancer dans le bon sens. Ici, il a été beaucoup détricoté. La majorité de droite a voulu, au Sénat, revenir en arrière. La gauche était souvent plus ambitieuse. Certains sujets étaient plus transversaux, avec des lobbys présents sur l’ensemble des travées et une certaine culture commune. Je ne l’ignore pas !

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