Monsieur le sénateur, chacun a évidemment le droit d’exprimer ses options, de défendre ses convictions et, à cette fin, de manifester ou de faire grève.
Il s’agit de droits fondamentaux. Même si nous traversons une période extrêmement difficile, même si la menace terroriste impose la prolongation de l’état d’urgence, d’ailleurs votée par le Sénat, le Gouvernement les respectera toujours. M. le ministre de l’intérieur, qui rend aujourd’hui hommage aux quatre gendarmes décédés au cours d’un accident d’hélicoptère survenu dans les Hautes-Pyrénées, aurait pu vous le dire. Certes, des manifestations, notamment de la part de groupes violents, peuvent être frappées d’interdiction.
Les opposants au projet de loi « travail » s’expriment, manifestent et organisent des journées d’action. Ils le font en ce moment même. Mais, bloquer des sites pétroliers ou des ports, empêcher des Français de faire leur plein d’essence, leur imposer des files d’attente interminables, ajouter, pour les salariés, de l’angoisse à un quotidien déjà difficile, au nom même de leur défense, c’est inacceptable !
On ne peut pas bloquer un pays. On ne peut pas s’en prendre ainsi aux intérêts économiques de la France.
Vous soulignez à juste titre que des violences se produisent en marge de ces manifestations. Nous les avons observées et vécues la semaine dernière. Ces agissements sont inadmissibles, qu’ils visent le mobilier urbain ou des permanences de parlementaires. Au demeurant, je n’entends pas beaucoup de condamnations de ces actes, …