M. le secrétaire d’État chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche a beaucoup communiqué sur le fait que notre système de gouvernance serait à bout de souffle.
À l’occasion d’un décret d’avance relativement habituel dans la gestion et l’ajustement des crédits budgétaires, le Parlement découvre une dépense de 900 millions d’euros affectée au plan d’urgence pour l’emploi, annoncé précipitamment le 18 janvier dernier.
L’imagination du Gouvernement l’a conduit à amputer les dotations concentrées sur l’écologie, sur les programmes d’investissement d’avenir et sur la recherche publique, afin de financer ce plan plus ou moins erratique.
Eu égard à ce que nous avons entendu, il n’est pas inutile de rappeler que les crédits de l’Agence nationale de la recherche, bâtiment amiral du secteur, ont été réduits à 520 millions d’euros, contre 857 millions d’euros en 2012.
Gouverner, c’est choisir. Mais que penser de ces 500 000 formations supplémentaires dans un plan d’emploi improvisé, qui n’a fait l’objet d’aucune étude d’impact, et dont l’effet sur les chiffres du chômage sera seulement statistique ? Que penser d’un choix par lequel 256 millions d’euros sont annulés en cours d’année sur la mission « Recherche et enseignement supérieur », qui concerne tous nos grands opérateurs, considérés jusqu’à présent comme sanctuarisés ? Il s’agit à 80 % de coupes nettes dans les crédits de ces opérateurs et de leurs programmes de recherche !
Que les ministres responsables nous épargnent leurs palinodies sur la neutralisation de ces mesures, sur des fonds de roulement introuvables, sur les futures vertus d’un futur décret réparateur et, plus encore, sur la régulation ! Il s’agit d’une capitulation ! Vous avez accepté de gérer le secteur de l’excellence, mais vous agissez mal dans ce dossier sensible.
« Il n’y a pas de nation prospère sans une recherche scientifique de qualité », ont écrit solennellement sept prix Nobel. On pourrait ajouter qu’il n’y aura pas non plus de compétitivité de notre économie !
C’est pourquoi le groupe Les Républicains demande à l’unanimité la réinscription immédiate des 256 millions d’euros en faveur de la mission recherche et de ses opérateurs.