Ma question s’adressait à M. le ministre de l’intérieur, dont nous comprenons évidemment l’absence.
Au lendemain des attentats islamistes de Saint-Denis et de Paris, M. le Premier ministre prenait enfin confiance que le salafisme est en train de gagner la bataille de l’islam en France et en appelait à la fin de l’angélisme et de l’insouciance, allant jusqu’à déclarer que le débat devait se faire non plus seulement entre l’islam et la société, mais bien au sein même de l’islam.
Mais même les naïfs n’auront pas attendu longtemps pour comprendre que ces grandes déclarations ne seraient suivies d’aucune mesure concrète. Dans les faits, les prédicateurs extrémistes trouvent encore sur notre sol des tribunes, et non des moindres : celles offertes par l’Union des organisations islamiques de France, l’UOIF, parrainée, rappelons-le, par Nicolas Sarkozy en 2009.
J’en veux pour preuve la tenue à Marseille, le 27 mars dernier, de la Rencontre annuelle des musulmans du Sud, organisée précisément par l’UOIF. Parmi les conférenciers présents figuraient Tariq Ramadan, proche des Frères musulmans – cette organisation est considérée comme terroriste par de nombreux pays, mais toujours pas par la France –, et un certain Hassan Iquioussen, bien connu pour ses prêches antisémites et pour sa volonté de condamner à la peine de mort les musulmans qui se rendraient coupables d’apostasie ; il va même jusqu’à nier le génocide de 1 500 000 Arméniens. Ces personnes se livrent à un véritable lavage de cerveau, première étape de la formation de djihadistes.
Face à ce qui constituait une véritable provocation, un trouble manifeste à l’ordre public et une atteinte évidente à notre modèle républicain, j’ai demandé au préfet d’interdire cette manifestation. Sa réponse est stupéfiante : « S’agissant d’une manifestation privée, le représentant de l’État n’a pas à s’exprimer sur la liste des personnalités invitées, et l’interdiction d’un tel événement contribuerait à alimenter un amalgame inacceptable et contraire aux valeurs de la République. »
Nos compatriotes, en particulier musulmans, qui subissent quotidiennement la pression de l’endoctrinement des salafistes dans les cités, notamment marseillaises, les familles des victimes du terrorisme de l’islam radical et nos compatriotes d’origine arménienne apprécieront que l’État, par la voix de l’un de ses préfets, se soucie davantage des droits de l’homme islamiste que de la sécurité des citoyens !