Intervention de Jean-Paul Virapoullé

Réunion du 28 juin 2011 à 14h30
Tourisme et environnement outre-mer — Suite d'un débat organisé à la demande de la commission de l'économie

Photo de Jean-Paul VirapoulléJean-Paul Virapoullé :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur Magras, mes chers collègues, il y a un premier point commun entre les quatre départements d’outre-mer : dans les axes stratégiques de la zone franche globale, le tourisme figure en première place. Il existe également un second point commun entre ces territoires : cette activité connaît de sérieuses difficultés.

La courbe de fréquentation touristique aux Antilles n’a cessé de baisser ! À la Réunion, comme l’a souligné ma collègue Gélita Hoarau, elle est en légère progression, mais son évolution est souvent chaotique. Pourtant, nous avons englouti des milliards d’euros dans des équipements hôteliers – pour avoir voté, et même rédigé, la loi de défiscalisation de 1986, sous la houlette de MM. Jacques Chirac, Alain Juppé et Bernard Pons, je suis bien placé pour le savoir. Le problème ne tient donc pas au manque d’argent, ou de volonté politique : c’est une question de culture.

J’ai eu l’honneur et le plaisir d’accompagner l’un des « pères fondateurs » de l’île Maurice, Sir Gaëtan Duval, qui, en 1969, alors que j’accomplissais mes premiers pas en politique, s’est lié d’amitié avec moi et m’a dit : « Regarde comment nous allons développer le tourisme à l’île Maurice ».

Il y avait très peu de touristes à cette époque. À l’île Maurice, il n’y a pas eu de loi de défiscalisation, ni de loi Perben, ni de loi Jégo. En revanche, tout un peuple s’est mobilisé pour sortir de la misère et se hisser dans la compétition internationale, grâce – j’y insiste – à la culture de l’accueil, du travail bien fait et de la perfection.

Nous, nous en sommes loin ! Nous sommes des enfants gâtés de la République. Nous travaillons quand nous en avons envie… Et à des ouvriers ou à des cadres qui ont économisé plusieurs centaines d’euros par mois pour aller au soleil et qui viennent d’aller se baigner dans la mer, nous disons : « Il y a grève aujourd'hui, vous ne prendrez pas de douche. » Et cela passe dans le journal de France 2 !

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