Intervention de Jean-Paul Virapoullé

Réunion du 28 juin 2011 à 14h30
Tourisme et environnement outre-mer — Suite d'un débat organisé à la demande de la commission de l'économie

Photo de Jean-Paul VirapoulléJean-Paul Virapoullé :

J’ai rédigé la loi Perben, au travers de laquelle nous avons diminué les coûts de production en décidant certaines exonérations de charges sociales ; j’ai également rédigé la loi Jégo.

Mon sentiment est qu’il faudra bien un jour dire aux Antillais, aux Martiniquais et aux Réunionnais : « Si vous voulez développer le tourisme, ayez la culture de l’accueil et du travail bien fait », car personne n’attend ni la Réunion ni les Antilles sur ce marché. Certains pays font du tourisme un moyen pour lutter contre la misère et pour survivre. Pour nous, il s'agit d’une activité accessoire. Cela ne peut pas fonctionner !

Nous devons passer de la culture de l’amateurisme à celle du professionnalisme. Je vois dans certaines îles – je ne les citerai pas – des hôtels défiscalisés en ruine, qui ont coûté des millions d’euros aux contribuables ! Je suis d’accord avec vous, monsieur Magras : il faut faire de la défiscalisation, qui est devenue un produit financier abusif, l’instrument d’un projet industriel dûment voulu par des professionnels.

La défiscalisation ne doit plus être orientée vers des contribuables aisés qui veulent placer leur argent dans des outils dont ils se moquent complètement. Elle doit servir des projets de développement.

La liste serait longue des mesures qu’il convient d’adopter. Dans le temps qui m’est imparti, je soulignerai simplement que certains freins doivent être levés si nous voulons développer le tourisme outre-mer. L’obstacle de la langue, en particulier, doit être combattu.

Pour accueillir des touristes, il faut parler anglais, espagnol ou allemand. Si l’on n’en est pas capable, il faut changer d’activité !

Pour accueillir des touristes, il faut que les offices du tourisme soient ouverts le week-end. Or, avec les 35 heures, sous les tropiques, on ne travaille pas en fin de semaine et ces établissements sont donc fermés, du moins à la Réunion…

Pour accueillir des touristes, il faut avoir la culture du rêve. En effet, quelqu'un qui part en vacances s’est serré la ceinture. Si son rêve se transforme en cauchemar, comme c’est souvent le cas, il ne reviendra plus et il dira à ses amis de ne pas venir.

J’interviens à cette tribune aujourd'hui pour rendre service à mes compatriotes d’outre-mer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion