Intervention de Claude Lise

Réunion du 28 juin 2011 à 14h30
Tourisme et environnement outre-mer — Suite d'un débat organisé à la demande de la commission de l'économie

Photo de Claude LiseClaude Lise :

Cette nécessité apparaît d’ailleurs en filigrane dans le rapport de notre collègue Michel Magras, qui évoque, à juste titre, l’orientation qu’il faut prendre vers un tourisme durable. Toutefois, il importe de donner tout son sens à cette dernière notion.

En effet, le tourisme durable ne doit pas se limiter à ce qu’il est convenu d’appeler un « éco-tourisme ». L’attractivité des territoires antillais devrait reposer sur une valorisation beaucoup plus volontariste et innovante de leurs patrimoines : le patrimoine naturel, riche d’une exceptionnelle biodiversité, et le patrimoine culturel, dont on connaît la profonde originalité.

Une telle valorisation doit, bien entendu, aller de pair avec la mise en place d’infrastructures de qualité, particulièrement respectueuses de l’environnement.

Dans cette perspective, il faut, à l’évidence, envoyer un signal fort.

Pourquoi, par exemple, ne pas décréter l’outre-mer français et, plus particulièrement, les Antilles « zone prioritaire de tourisme durable », à l’instar de ce qu’a fait l’AEC, l’Association des États de la Caraïbe, pour cette zone ?

Certes, il faut envoyer un signal fort, mais, soyons réalistes, il faut aussi des moyens.

L’État doit, à cette fin, accompagner de manière significative les initiatives locales, qui, en la matière, contrairement à ce que j’entends ici ou là, sont nombreuses et originales. Nombre d’entre elles sont portées par les communes, mais on connaît les difficultés financières de ces dernières. Une telle implication donnerait tout son sens à la déclaration faite par le Président de la République en janvier dernier à Schœlcher. « Si c’est le choix des Martiniquais de s’investir dans le tourisme », a-t-il dit, « l’État répondra présent massivement. »

Je souhaite, madame la ministre, que vous nous apportiez des précisions sur la façon dont cet engagement sera concrétisé.

Certes, on ne peut plus douter, j’en suis convaincu, de l’existence d’une volonté locale, surtout s’agissant d’un tourisme respectueux de l’environnement – mieux, d’un tourisme utilisant l’environnement comme atout. Néanmoins, pour que cette volonté se manifeste pleinement, il faut que tous – professionnels du tourisme, bien sûr, mais également agriculteurs, pêcheurs, transporteurs, artisans, commerçants, etc. – soient réellement parties prenantes de la politique touristique et soient assurés d’en tirer de véritables retombées économiques. Ce n’est d’ailleurs qu’à cette condition que l’on pourra parler de « tourisme durable » et que celui-ci sera réellement porteur de développement.

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