Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le tourisme est un élément fondamental de la vitalité et de la pérennité de l’économie guadeloupéenne.
La Guadeloupe dispose, en effet, d’un immense potentiel en ce domaine, qu’il s’agisse de son patrimoine naturel, culturel et bien sûr culinaire. Pourtant, le tourisme antillais traverse aujourd'hui une grave crise, et cela depuis le début des années 2000.
La Guadeloupe et sa voisine, la Martinique, longtemps destinations touristiques de premier ordre, connaissent maintenant de profondes difficultés. En dix ans, ce ne sont pas moins de 400 000 touristes qui ont privé nos territoires de leurs séjours, le parc hôtelier antillais ayant, quant à lui, été divisé par deux.
Face à un constat aussi alarmant, notre première réaction doit être celle de la lucidité.
Tout d’abord, nous devons être lucides face aux points faibles qui touchent le tourisme guadeloupéen, qu’il s’agisse de l’instabilité sociale ou du haut niveau de charges de l’hôtellerie, dont 80 % des structures sont aujourd’hui déficitaires.
Ensuite, nous devons être lucides face à l’exigence sans cesse croissante du secteur touristique, de plus en plus compétitif.
Enfin, nous devons être lucides face au défi que constitue la définition d’une stratégie touristique finement élaborée et pérenne pour la Guadeloupe.
À cet égard, je tiens à saluer le travail réalisé par mon collègue Michel Magras. L’analyse très précise à laquelle il s’est livré a posé les premiers jalons d’une réelle compréhension de la question et d’une relance pérenne du secteur touristique antillais.
Je souscris à l’idée d’une mobilisation de l’ensemble des acteurs dans le cadre d’un véritable projet de territoire, qui donne la priorité à l’activité touristique, laquelle ne représente actuellement que 8 % environ de notre PIB, contre 40 % à 50 % dans les îles environnantes. Cela implique de tourner la page d’une mono-clientèle exclusivement métropolitaine, qui constitue un handicap important, en intégrant l’ère du bilinguisme, préalable incontournable à l’ouverture de la destination Guadeloupe aux marchés européen et nord-américain.
Si l’enseignement des langues étrangères devient de plus en plus nécessaire dans l’ensemble des départements français, il l’est très certainement encore davantage en Guadeloupe. C’est pourquoi nous devons, madame la ministre, mes chers collègues, faire preuve d’audace et d’ambition pour l’outre-mer, en promouvant l’apprentissage d’au moins une langue étrangère dès le primaire.
La notion de « tourisme intégré », chère à notre collègue Michel Magras, suppose également la préservation du milieu naturel et de l’environnement.
À cet égard, les Guadeloupéens savent à quel point l’affichage publicitaire sauvage nuit à l’image de leur île.
C’est pourquoi je propose que soit mis en œuvre, sans tarder, un règlement départemental sur l’affichage publicitaire de nature à réguler les atteintes au cadre de vie, ce qui constitue l’une des clefs de la réussite d’une destination. De toute évidence, la communication par voie d’affiches autour des splendeurs de la Guadeloupe doit impérativement passer avant la multiplicité d’annonces consuméristes et désordonnées. Cette règle est indissociable d’une politique touristique efficace.
Chers collègues, si une refondation véritable est en marche dans les consciences, elle demande à être prise en compte par les pouvoirs publics. L’avenir du tourisme guadeloupéen passe donc indiscutablement par un accompagnement appuyé de l’État s’agissant notamment du renouvellement du parc hôtelier de la Guadeloupe – je parle pour ce seul département, monsieur Virapoullé !