Madame le sénateur, vous êtes très attachée à cette grande institution de notre système éducatif qu’est le lycée. Nous avons voulu réformer celui-ci afin de le moderniser et, surtout, de lui permettre de relever les défis que vous avez rappelés, notamment accroître le nombre d’élèves en mesure d’accéder à l’université et d’y réussir, sachant que, aujourd’hui, un étudiant sur deux échoue en fin de première année.
Pour remédier à cet échec de notre système éducatif, nous avons voulu mettre en place un système d’orientation beaucoup plus progressif. En France, on a trop souvent estimé, par le passé, que le choix devait s’opérer systématiquement à 14 ans, au sortir du collège. Or, à cet âge, on a le droit de ne pas savoir ce que l’on veut faire dans la vie ; on a le droit de se tromper ; on a le droit de mûrir ses choix ! Le système éducatif doit être capable d’accompagner les élèves dans leur démarche et de les guider progressivement.
C’est un tel système d’orientation progressive, réversible, que nous sommes en train de mettre en place. Nous avons notamment rénové l’Office national d’information sur les enseignements et les professions, l’ONISEP, en le dotant d’un site internet interactif extrêmement moderne, permettant de fournir aux élèves des conseils adaptés à leur localisation géographique.
Nous avons également décidé de mettre en place un système de tutorat. En effet, certains élèves n’ont pas la chance d’avoir des parents qui les aident dans leurs choix d’orientation : c’est à l’éducation nationale qu’il revient de leur apporter ce soutien.
Par ailleurs, des passerelles entre les différentes filières du baccalauréat – professionnel, technologique et général – et, au sein du baccalauréat général, entre les différentes séries, sont instituées. À la prochaine rentrée scolaire, il y aura ainsi, en classe de première, un tronc commun qui comprendra environ 60 % des enseignements, les autres heures de cours étant consacrées à des spécialisations qui ne seront pas définitives, des réorientations demeurant possibles au travers de « stages passerelles ».
Enfin, la refonte du baccalauréat sciences et techniques industrielles, le bac STI, qui n’avait pas été réformé depuis vingt ans, sera la dernière innovation de la prochaine rentrée. Il s’agit d’un bac technologique très intéressant, parce qu’il débouche sur l’emploi. Or l’école doit préparer notre jeunesse à s’insérer professionnellement dans des filières porteuses.