Intervention de Claude Bérit-Débat

Réunion du 28 juin 2011 à 14h30
Questions cribles thématiques — La rentrée scolaire

Photo de Claude Bérit-DébatClaude Bérit-Débat :

Monsieur le ministre, nous avons entendu avec surprise, voilà quelques jours, le Président de la République annoncer un moratoire sur les fermetures de classes en primaire à la rentrée de 2012.

Je me garderai, bien entendu, d’établir un quelconque rapport entre cette décision et les échéances électorales qui se profilent. Je me garderai également de relever ici les contradictions existant entre cette annonce et la politique menée par le Gouvernement dans ce domaine depuis plus de quatre ans, au nom de la révision générale des politiques publiques. J’aurais même été tenté de me réjouir si je n’avais pas appris, le même jour, que le Gouvernement avait confirmé 14 000 suppressions de poste dans l’éducation nationale en 2012. En fin de compte, je suis donc obligé de constater que la rentrée prochaine sera marquée, encore une fois, du sceau de la désespérance…

L’actualité dramatique des derniers jours a en effet mis en lumière les conséquences terribles des coupes claires réalisées, depuis maintenant cinq ans, dans les effectifs de l’éducation nationale, toutes catégories confondues. Cette politique aveugle, injuste et inefficace nous conduit aujourd’hui dans une impasse dont on voit mal comment sortir.

Tout est à revoir, en effet. Il ne sert à rien de prétendre lutter contre l’échec scolaire si l’on ne permet pas aux élèves les plus défavorisés de disposer de conditions de suivi à la hauteur de leurs besoins. De même, il est faux de dire que l’on entend revaloriser la condition des enseignants quand, dans le même temps, on affecte les plus jeunes d’entre eux aux postes les plus difficiles, comme on envoyait naguère les jeunes recrues au front !

D’ailleurs, les chiffres montrent de manière incontestable une désaffection pour le métier d’enseignant. En 2007, on comptait ainsi 33 000 candidats au CAPES pour 6 000 postes ; quatre ans plus tard, il n’y a plus que 12 500 candidats pour 4 800 places !

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