Ce ne sont pas les normes qui handicapent les producteurs ultramarins, mais plutôt l'absence de normes imposées aux pays tiers pour parvenir à un niveau équivalent d'exigence : il s'agit de dumping social. 700 tonnes de crevettes d'eau douce sont importées chaque année en Guadeloupe ; or, le salaire moyen d'un ouvrier aquacole au Bangladesh s'établit à 20 centimes par jour. Ces mêmes conditions de travail sont observées dans le delta du Mékong au Vietnam. Les usages phytosanitaires posent également problème pour les agriculteurs des pays tiers. Or, ces produits entrent sur notre territoire, parfois traités aux hormones.
Il faut une élévation du niveau d'exigence normative, ce qui aura pour effet de réduire le différentiel des coûts de production. Nous avons des atouts à faire valoir, notamment en termes de qualité, mais nous restons pour le moment cantonnés à des marchés de niche.
L'alimentation constitue un véritable sujet en Guadeloupe, où 90 % des produits alimentaires consommés sont importés. Pour accéder de manière significative au marché, le différentiel de concurrence doit impérativement être réduit. Sont en jeu la prospérité des filières et la création d'emploi.