Intervention de Manuel Gérard

Délégation sénatoriale à l'Outre-mer — Réunion du 12 mai 2016 : 1ère réunion
Problématique des normes sanitaires et phytosanitaires applicables à l'agriculture dans les outre-mer — Audition du réseau d'innovation et de transfert agricole rita et d'associations de producteurs de guadeloupe

Manuel Gérard, animateur coordinateur du RITA Guadeloupe :

Les agriculteurs peuvent bénéficier des fonds du programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité (POSEI). Certains producteurs souhaiteraient que le POSEI soit contraignant par rapport à des normes sociales d'embauche.

Par ailleurs, de nombreuses importations, en quantité importante, ne sont pas maîtrisées et passent par des circuits illégaux, notamment en provenance de la Dominique via Marie-Galante.

Deux autres exemples concrets ont été remontés par des organisations de producteurs.

Pour le melon IGP, produit en Guadeloupe et en Martinique, un fongicide, le Switch, a une homologation temporaire de 120 jours. Sa validité expire le 30 août 2016, date calée sur la période de production métropolitaine et non sur la période de production locale car les saisons sont inversées. S'ajoutent des problèmes de rémanence des produits, bien inférieure en milieu tropical aux 8 à 10 jours imposés en Europe en raison des conditions climatiques.

Par ailleurs, un produit a été abandonné pour le traitement de l'induction florale sur les ananas, afin qu'ils fleurissent tous en même temps pour assurer une production régulière. Dans le cadre du RITA, des travaux de chercheurs et de techniciens ont été réalisés pour mettre en place un traitement alternatif à base de charbon enrichi, qui peut être considéré comme bio. Le produit existe, mais l'autorisation de mise sur le marché demandée par l'Institut technique est en cours depuis plusieurs années.

Dans le domaine de l'élevage, des tests pour l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sont obligatoirement faits sur les animaux en abattoir, alors qu'aucun cas n'a jamais été recensé en Guadeloupe. Ce coût général se répercute sur le prix de revient des éleveurs, sans être justifié d'un point de vue sanitaire.

Je vous transmettrai d'autres exemples par écrit. En amont de cette visioconférence, je me suis en effet permis d'interroger tous types de structures agricoles. Certaines ont déjà effectué des remontées, je les synthétiserai dans un rapport écrit pour vous les transmettre.

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