J’attire l’attention du Gouvernement sur la récente décision de la caisse primaire d’assurance maladie de l’Isère de ne plus prendre en charge les indemnités kilométriques de montagne au tarif « IK montagne » pour les professionnels de santé non installés en zone de montagne.
Désormais, les professionnels implantés dans une zone « IK plaine » ne peuvent plus prétendre aux indemnités au tarif de montagne, même lorsque le domicile de leur patient se situe en zone de montagne. Il en résulte pour eux une différence de quinze centimes d’euro par kilomètre parcouru dans le cadre des soins à domicile en zone montagneuse.
Cette modification de la prise en charge kilométrique affecte les professionnels de santé du département de l’Isère et soulève de nombreuses interrogations pour les professions concernées. Alors que l’État appelle à l’adéquation entre l’aménagement du territoire et les besoins des populations, il semble aujourd’hui nécessaire de prendre en compte la réalité du quotidien des professionnels de santé, afin de justifier des moyens mis en œuvre pour assurer l’égal accès aux soins.
Cette décision met en péril les soins à domicile dans des zones souvent difficiles d’accès. À titre d’exemple, elle peut engendrer pour les professionnels de santé une perte supérieure à mille euros par an et par patient.
Alors que les trajets en montagne sont plus longs et plus coûteux qu’en plaine, du fait des contraintes géographiques et de l’usure accrue des véhicules, cette modification de la prise en charge des indemnités kilométriques par la caisse primaire d’assurance maladie de l’Isère pourrait, dans un avenir proche, favoriser l’apparition de déserts médicaux dans des secteurs montagneux où la demande en soins est par ailleurs croissante.
Aussi, madame la secrétaire d’État, pourriez-vous m’indiquer les raisons de l’application de cette mesure, ainsi que les mesures compensatoires qui seront prises pour ne pas déstabiliser l’offre médicale dans les secteurs de montagne concernés ?