Intervention de Gilbert Bouchet

Réunion du 7 juin 2016 à 9h30
Questions orales — Hôtellerie de plein air et normes

Photo de Gilbert BouchetGilbert Bouchet :

Madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, je souhaite relayer une nouvelle fois les inquiétudes des professionnels du tourisme et plus particulièrement des adhérents de la fédération Rhône-Alpes de l’hôtellerie du plein air, face à l’empilement des normes qui freine la capacité de cette profession à évoluer et à s’adapter aux attentes des vacanciers, ce dans un environnement très concurrentiel.

Avec un chiffre d’affaires annuel de plus de 2 milliards d’euros et plus de 36 000 emplois, l’hôtellerie de plein air est un acteur majeur de notre économie. Elle est le premier mode d’hébergement touristique marchand en France. Il reste le préféré des Français, avec environ 109 millions de nuitées en 2014.

Ce qui fait la force du camping, c’est sa capacité à s’adapter rapidement à l’évolution des demandes de la clientèle et à proposer une offre toujours plus large, permettant à chacun de trouver les vacances qui lui conviennent, quels que soient son budget et ses souhaits.

Or la profession est en train de perdre cet avantage à cause d’obstacles de toutes sortes, qui entravent son développement.

L’investissement, qui a fait la force de ce secteur depuis quinze ans, est en recul. Une récente étude d’Atout France est venue confirmer cette tendance, en notant que les investissements ont baissé de 8 % entre 2014 et 2015. Ces montants se sont même effondrés de 20 % entre 2012 et 2015, à contre-courant du reste de l’industrie touristique.

Les professionnels n’osent plus investir dans des équipements, dans de nouvelles installations ou dans de nouveaux services, face au risque de les voir rendus obsolètes par des réglementations édictées en méconnaissance totale de la réalité du terrain. Ils affirment devoir à présent consacrer une grande partie de leur activité à réfléchir aux moyens de se mettre en conformité avec ces normes !

Les campings ont besoin de flexibilité pour survivre et continuer à proposer aux Français un mode de vacances qu’ils plébiscitent d’année en année.

À l’heure où se développe chez les particuliers une offre de camping hors de toute contrainte réglementaire et de tout contrôle, où la concurrence avec les pays de l’Europe du Sud et des Balkans se fait toujours plus pressante, les rigidités et les contradictions du cadre qui s’impose aux gestionnaires de campings français deviennent de plus en plus insupportables.

Ces professionnels ne réclament ni subventions, ni aides, ni mécanismes d’allégement fiscaux préférentiels : ils souhaitent pouvoir exercer leur métier sans contraintes administratives ou fiscales supplémentaires. Ils demandent une pause, ou du moins une stabilité réglementaire, afin de disposer d’une visibilité pour leurs investissements futurs.

Aussi, je me dois de relayer leurs préoccupations et de vous demander si elles pourront être prises en compte.

Madame la secrétaire d’État, ma question est la suivante : peut-on espérer une simplification administrative pour cette profession, ou, à tout le moins, un arrêt de l’accumulation de la réglementation ?

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