Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, nous débattons ce soir de la modernisation de l’agriculture.
Le premier point sur lequel nous devons nous accorder sont les objectifs que nous fixons à l’agriculture, qu’elle soit française ou européenne. Il me semble que nous sommes cependant tous d’accord pour dire que la « ferme France » comme la « ferme Europe » doivent rester très solides sur le plan économique. La France doit rester une ferme exportatrice.
Qu’est-ce que la modernisation en matière d’agriculture ? Qu’est-ce qu’une agriculture moderne ?
Cessons tout d’abord, qu’il s’agisse des médias ou parfois de certains d’entre nous, de vendre malhonnêtement de la nostalgie mal fondée. Dire que c’était mieux avant et qu’il faut recommencer à faire de l’agriculture comme dans le passé, c’est oublier certaines réalités. Le ministère de l’agriculture a publié une petite brochure très bien faite sur la gestion par les services de l’État des différentes maladies, qu’il s’agisse des animaux ou des végétaux – de la forêt comme des plantes cultivées. En la lisant, on s’aperçoit qu’il serait illusoire de vouloir supprimer tous les produits de traitements et ignorer toutes les avancées scientifiques réalisées autour de l’agriculture. Ce serait revenir au XIXe siècle ! Nous serions confrontés à un certain nombre de maladies que nous ne pourrions plus maîtriser, qu’elles soient animales ou végétales.
L’agriculture moderne n’est pas le fruit du hasard. La raison d’être de certaines pratiques n’est pas non plus de faire plaisir aux agriculteurs ou à ceux qui les entourent, en amont comme en aval.
Monsieur le ministre, des crises agricoles, il y en a déjà eu. Certes, vous n’avez pas de chance, si tant est que vous soyez sensible à la crise, ce qui ne nous a pas toujours semblé être le cas.