Le premier pilier de la politique agricole commune devrait plus ou moins ressembler au Farm Bill américain.
À force de replâtrer et d’apporter modification sur modification, comme pour nos politiques de l’emploi ou nos politiques fiscales, plus personne n’y comprend rien ! Plus personne ne sait comment appliquer ces politiques.
Il faut une politique qui servirait, qui serait beaucoup plus souple et qui viendrait justement en accompagnement des politiques nationales, fiscales et autres. Il est important d’avoir une politique qui puisse accompagner la fluctuation des prix et des marchés. La loi de l’offre et de la demande est ainsi faite que lorsqu’on produit 101 % par rapport à la consommation, les cours commencent à baisser. À 102 %, c’est la crise ! Bref, ce n’est pas si simple à gérer.
L’Europe doit mettre en place des systèmes de régulation à peine plus performants que ceux dont elle dispose aujourd'hui. Mais réguler l’Europe seule, au milieu du monde, ce n’est pas forcément très efficace.
Une autre solution pour réguler le revenu des agriculteurs serait de se servir du volume des aides du premier pilier pour passer le cap en cas de besoin. Il est inutile de donner des aides à un agriculteur l’année où il a réalisé une bonne récolte et a bénéficié de bons cours. À quoi bon lui faire payer des impôts ? Creusons-nous la tête au niveau européen pour trouver un système simple et efficace !
En ce qui concerne le deuxième pilier, décentralisons. C’est le sens de l’intervention de Jean Bizet. Lorsque nous avons décentralisé les transports ferroviaires dans nos régions, ils se sont mis à mieux fonctionner. Idem lorsque nous avons décentralisé la construction des collèges et des lycées. Décentralisons le deuxième pilier de la politique agricole, car telle région, en zone de colline ou de montagne difficile, aura besoin d’aménagement pour éviter que le ramassage de la production laitière ne cesse un jour.