Il y a vraiment des choses que l’on ne peut pas laisser dire dans cette enceinte et je tiens à remercier Sylvie Desmarescaux de ses propos que j’approuve totalement.
Je veux dire également combien j’ai apprécié l’intervention de notre collègue Anne-Marie Escoffier, que j’ai écoutée tout à l'heure avec beaucoup d’intérêt. Elle a en effet admis que nous étions confrontés à toutes sortes de difficultés et qu’il fallait faire preuve de bon sens et de pragmatisme en prévoyant des règles plus réalistes et moins contraignantes. Ses propos étaient à l’opposé de la démagogie qui règne ici sur certaines travées.
Puisque mon rapport a été cité à deux reprises – il ne contient d’ailleurs que des propositions qui seront ensuite examinées, amendées, discutées et sont donc susceptibles d’évoluer – je vais expliquer à Yves Daudigny la manière dont j’ai procédé.
J’ai reçu les membres de l’Association des maires de France, de l’Association des régions de France, notamment son président, dont on connaît les sensibilités politique, de l’ADF, l’Assemblée des départements de France, les maires ruraux et bien d’autres encore. Tous ont souligné les problèmes en matière d’accessibilité auxquels ils étaient confrontés et nous ont demandé de faire des propositions de nature à y porter remède. Je n’ai fait que retranscrire dans mon rapport, avec des mots choisis, les propos qui ont été tenus par ceux-là mêmes qui appartiennent à votre sensibilité politique, mon cher collègue, qu’il s’agisse aussi bien du président de l’ADF que de celui de l’ARF, sans parler des maires ruraux.
Les propositions que je formule traduisent les propos des présidents de conseils généraux, dont la majorité est à gauche, et des présidents de conseils régionaux, dont la quasi-totalité est également à gauche. Je pourrais vous donner les comptes rendus des auditions, et vous verrez que leurs propos ont été extrêmement précis. Après six ans d’application de la loi de 2005, ils n’ont engagé que 4 milliards d’euros sur les 20 milliards prévus. Ils se demandent donc comment ils vont faire pour engager les 16 milliards d’euros durant les quatre prochaines années pour réussir à mettre en œuvre cette loi à l’horizon 2015. C’est une vraie question, et nous avons le droit d’en débattre afin de trouver des solutions.
Je ne vous dis pas que les solutions que je propose sont les bonnes ; peut-être y en a-t-il d’autres ! Mais de là à dire, comme l’a fait notre collègue Isabelle Pasquet, que certains font passer les handicapés par les locaux à poubelles, il y a une marge ! Moi aussi, j’ai été meurtri par ces propos scandaleux ! Enfin, chers collègues, est-ce que l’un d’entre nous, dans sa commune, son conseil général, ses écoles, fait passer les handicapés dans le dédale des sous-sols et des locaux à poubelles ?...