Madame la secrétaire d’État, j’ai bien entendu vos arguments, je n’ai d’ailleurs pas dit que nous étions contre la gratification des stages. Il y a effectivement beaucoup d’abus, on l’a bien vu au moment de la discussion du projet de loi, mais il faut tenir compte de la réalité des établissements.
La plupart des organismes d’accueil sont des organismes sociaux et sont souvent financés uniquement par de l’argent public. Je pense aux établissements qui embauchent les éducateurs spécialisés, aux foyers d’accueil pour les jeunes en difficulté qui font l’objet de mesures judiciaires ou sociales, aux établissements qui accueillent les personnes âgées, sujet que vous connaissez bien, madame la secrétaire d’État.
Par conséquent, lorsque vous dites qu’ils doivent payer les gratifications, cela veut dire que les autorités de tutelle, c’est-à-dire la plupart du temps les conseils généraux, doivent donner de l’argent aux organismes pour qu’ils puissent gratifier les jeunes en stage.
C’est le serpent qui se mord la queue, si je puis m’exprimer ainsi, parce que les conseils généraux ont eux-mêmes des difficultés financières – ce n’est pas mon collègue Yves Daudigny, président du conseil général de l’Aisne, qui me contredira –, et nous nous trouvons dans une situation dont nous n’arrivons pas à sortir. Nous devons faire très attention, me semble-t-il, car à terme les formations au travail social elles-mêmes seront peut-être mises en cause.
Madame la secrétaire d’État, votre réponse ne me satisfait pas, bien évidemment.