Traduction des engagements de l’Union européenne en faveur de l’emploi des jeunes, la Garantie jeunes a été instituée en France à titre expérimental sur certains territoires depuis janvier 2014. Elle a été progressivement étendue depuis lors.
Ce dispositif, on vient de le rappeler, concerne des jeunes entre 18 et 25 ans qui sont dits « NEET », d’après un acronyme anglo-saxon, c'est-à-dire qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni à l’école. Il repose sur un accompagnement personnalisé et renforcé, pour favoriser l’insertion professionnelle de ces jeunes.
La qualité de l’accompagnement est l’ADN de la Garantie jeunes. L’article 23 du projet de loi étend ce dispositif expérimental à l’ensemble du territoire, tout en en faisant un droit pour tous les jeunes NEET de 18 à 25 ans.
Cette réponse à court terme aux manifestations des jeunes de mars dernier est inappropriée. Retravaillé en commission des affaires sociales du Sénat, ce dispositif est maintenu à l’état d’expérimentation jusqu’à la fin de la période prévue, notamment pour favoriser l’évaluation réelle des premières expérimentations de la Garantie jeunes.
L’expérience qui est menée dans de nombreuses missions locales montre des résultats très satisfaisants, en raison effectivement de cet accompagnement renforcé, des partenariats locaux tissés avec les entreprises et de nombreux moyens humains mobilisés pour l’accompagnement de ces jeunes. Les premiers résultats prouvent que cela permet véritablement, dans de nombreux cas, à ces jeunes décrocheurs d’accéder à des situations d’emploi.
Néanmoins, on peut formuler plusieurs remarques.
Tout d’abord, faire de la Garantie jeunes un droit ou l’universaliser va entraîner un risque de dérive vers l’assistanat, au lieu d’assurer une responsabilisation réelle des jeunes accompagnés.
Ensuite, coupler emploi et autonomie risque de faire de l’emploi un objectif secondaire, alors que l’objectif est d’accompagner les jeunes vers l’autonomie par l’emploi.
Enfin, il convient de maintenir le rôle essentiel des missions locales dans ce dispositif de la Garantie jeunes.
Ce n’est pas en généralisant et en universalisant ce dispositif que les jeunes trouveront véritablement un emploi et acquerront leur autonomie.