Monsieur le président, monsieur le haut-commissaire, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, nous sommes tous d’accord depuis longtemps pour le dire : le service civil volontaire tel qu’il existe n’est ni assez attractif ni suffisamment adapté pour remplir les objectifs fixés.
C’est la raison pour laquelle nous serions heureux que la proposition de loi déposée par l’ensemble des membres du groupe du Rassemblement démocratique et social européen fasse l’unanimité dans cet hémicycle, comme elle l’a fait au sein de notre groupe. On peut rêver…
Je le répète – Yvon Collin l’a déjà clairement exposé dans son intervention – la cohésion nationale et le brassage social et culturel sont au cœur de la proposition de loi que nous vous proposons d’adopter.
L’apprentissage de la vie en communauté, la prise de conscience ou la redécouverte par les citoyens, jeunes ou moins jeunes, de leur appartenance à une nation française sont essentiels au meilleur fonctionnement de notre communauté politique qui partage un destin commun, des droits et des devoirs.
Ce que nous vous proposons de créer enfin ce soir, c’est un substitut au service national qui assurait tant bien que mal une réelle mission de brassage et de creuset républicain.
Ce nouveau service dit « civique », la jeunesse de notre pays en a besoin, notre société tout entière l’appelle de ses vœux depuis longtemps. Il mettra en exergue la notion de citoyenneté et plus encore celle de « civisme », valeur que notre groupe a toujours défendue.
Il ne s’agit, ni plus ni moins, que d’un engagement de l’individu au service de la société et de l’intérêt général. Donner à chacun l’opportunité de s’engager en faveur de l’intérêt général, d’approfondir sa connaissance et son respect des valeurs républicaines, c’est renforcer la cohésion d’une société française fragilisée.
Cette proposition de loi vise à promouvoir la mixité sous toutes ses formes. Il est hors de question, en particulier, d’en faire une « voie de garage » réservée aux seuls jeunes issus des milieux les plus défavorisés, en situation d’échec scolaire et professionnel.
Pour être attractif, ce service civique doit être avant tout valorisant et non stigmatisant si nous voulons qu’il se banalise et se développe jusqu’à devenir un jour obligatoire.
Notre proposition de loi comporte toutes les garanties nécessaires pour le rendre attrayant et le débat parlementaire l’a, de ce point de vue, enrichi.
Avec la crise dont souffrent notre société et plus particulièrement la jeunesse de notre pays, qui est la plus vulnérable, nous avons le devoir d’offrir aux jeunes l’opportunité de bénéficier de l’expérience extraordinaire du service civique. Nous devons avant tout lutter contre l’individualisme et recréer du lien social.
Je ne vous étonnerai donc pas, mes chers collègues, en vous disant que le groupe du RDSE votera sa proposition de loi. Mais, surtout, nous espérons que tous les groupes du Sénat l’approuveront.
Monsieur le haut-commissaire, pouvez-vous ce soir nous indiquer si cette proposition de loi, sur le point d’être adoptée, pourra être examinée par l’Assemblée nationale avant la fin de l’année ?