Intervention de Myriam El Khomri

Réunion du 23 juin 2016 à 14h30
Nouvelles libertés et nouvelles protections pour les entreprises et les actif-ve-s — Articles additionnels après l'article 30

Myriam El Khomri, ministre :

Monsieur Dominati, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit s’agissant de la comparaison avec l’Allemagne.

Je le répète, et j’y insiste, avec les « mini-jobs » à l’allemande, il suffit de travailler une heure par semaine pour sortir des chiffres du chômage, ce qui n’est pas le cas dans notre pays. En effet, notre choix a été de lutter contre le temps partiel subi, et l’accord national interprofessionnel de 2013 a imposé un plancher de 24 heures.

Il faut aussi comparer, par exemple, le taux de précarité. Si mon homologue allemande est actuellement en train de revenir sur l’idée des « mini-jobs », cela montre que nous avons aussi nos arguments à faire valoir, dans le cadre de notre propre social-démocratie.

Nous n’avons pas emprunté des voies similaires, mais nous pouvons aussi nous inspirer de l’Allemagne, par exemple sur le plan « 500 000 formations », car nous sommes bien moins bons que d’autres pays européens en la matière. Ainsi, quand l’Allemagne forme deux demandeurs d’emploi sur dix, nous nous contentons d’un sur dix. Quelle est la problématique dans notre pays aujourd’hui ? Nous avons de 150 000 à 250 000 offres d’emploi non pourvues, en raison d’un manque de qualification dans 95 % des cas.

C’est pourquoi nous avons mis en œuvre le plan que je viens de citer. La qualification est un investissement productif, car elle améliore la compétitivité de notre économie.

Il y a une autre différence de taille avec l’Allemagne : nous avons la chance, car c’en est bien une, de bénéficier d’une forte croissance démographique. Tous les ans, nous avons 700 000 départs en retraite pour 850 000 entrées sur le marché du travail. Pour l’économie française, le défi est donc de créer au minimum 150 000 emplois par an pour que le chômage n’augmente pas.

En Allemagne, en revanche, il y a environ 700 000 départs en retraite pour 400 000 entrées sur le marché du travail. Vous le voyez, l’équation…

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