Intervention de Jean-Louis Tourenne

Réunion du 23 juin 2016 à 14h30
Nouvelles libertés et nouvelles protections pour les entreprises et les actif-ve-s — Articles additionnels après l'article 30

Photo de Jean-Louis TourenneJean-Louis Tourenne :

Jusqu’à présent, ainsi que vous l’avez indiqué, la durée du préavis est fixée en fonction de la carrière antérieure des salariés licenciés. Cela n’est pas forcément la meilleure mesure, car elle ne correspond pas nécessairement aux besoins.

Je prends l’exemple de ce qui s’est passé en Suède pour Sony-Ericsson. Lorsque l’entreprise a décidé de ne plus produire de téléphones et a fermé, la durée du préavis des salariés a été calculée en fonction du temps nécessaire pour les former afin d’intégrer un autre poste dans une autre entreprise.

La Suède est un exemple intéressant, car elle connaît déjà tout ce que nous sommes en train de voter en termes d’accords collectifs. C’est le moyen d’entendre une vérité, de la part des employeurs comme des salariés.

En France, j’ai discuté je ne sais combien de fois avec Philippe Varin et Carlos Tavares pour essayer de sauver le site de Rennes, et, à chaque fois, je n’ai rencontré que de l’opacité.

Chez Sony-Ericsson, un an avant que ne s’arrête la production, les syndicats et les employeurs s’étaient déjà retrouvés autour d’une table pour imaginer ensemble les solutions de reclassement, avec une étude sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, y compris vers des emplois publics, pour que chacun ait les meilleures chances de trouver une porte de sortie. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit, puisque 95 % des salariés licenciés sous cette forme ont retrouvé un emploi, avec une rémunération au moins égale à celle qu’ils touchaient auparavant, ce qui est déterminant dans pareil cas.

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