Intervention de Brigitte Gonthier-Maurin

Réunion du 23 juin 2016 à 14h30
Nouvelles libertés et nouvelles protections pour les entreprises et les actif-ve-s — Article 32 A

Photo de Brigitte Gonthier-MaurinBrigitte Gonthier-Maurin :

Je souhaite réagir, car personne dans cette enceinte n’a affirmé que l’apprenti devait échapper à la compétence du ministère du travail !

Il existe un véritable problème de pilotage du dispositif. Quand on l’observe dans le détail, on s’aperçoit que « le développement quantitatif récent de l’apprentissage […] s’accompagne d’une transformation qualitative importante. Stagnant sur le premier niveau de formation, il se renforce dans le supérieur. Ce mouvement ascendant va de pair avec une diversification de ses publics et, en conséquence, de la variété de ses rôles dans la transition entre formation initiale et emploi. L’usage, dans les politiques publiques, de l’apprentissage comme outil de lutte contre le chômage juvénile se trouve donc ici […] interrogé.

« Interrogé d’abord, parce qu’il tend à se développer dans les niveaux de formation les moins exposés au risque de chômage, ainsi que dans des filières offrant déjà des débouchés plutôt favorables.

« Interrogé aussi par le fait [de] la crise […] l’offre de contrats de la part des employeurs se raréfie et l’insertion des apprentis est rendue plus compliquée.[…]

« Interrogé enfin parce que l’entrée en apprentissage est sélective. De ce fait, certaines populations socialement défavorisées risquent de peu bénéficier des avantages procurés par cette voie de formation. »

Autant dire que les publics que nous visons, c’est-à-dire ceux qui sortent du système sans aucun diplôme ou qualification, ne sont pas correctement pris en compte par le dispositif. Nous aurions donc intérêt à y regarder de plus près. Et ce n’est pas moi qui le dis, mais le Centre d'études et de recherches sur les qualifications, le CEREQ, dans sa note du mois de mai dernier !

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